éenne au Luxembourg (Photo : Georges Gobet) |
[19/06/2014 20:50:43] Luxembourg (AFP) Les ministres des Finances français et italien ont assuré jeudi ne pas vouloir un assouplissement des règles de stabilité budgétaire en Europe, même s’ils souhaitent trouver des moyens de relancer la croissance et de créer des emplois sur le continent.
“Nous ne sommes pas demandeurs de changement de règles”, a affirmé le ministre français, Michel Sapin, à son arrivée à une réunion avec ses homologues de la zone euro à Luxembourg.
“Il ne s’agit pas de changer les règles. Les règles sont les règles. Il faut simplement trouver le bon rythme pour chacun de nos pays notamment les plus en difficulté”, a-t-il ajouté, alors que Paris et Rome semblaient pousser depuis quelque temps pour un assouplissement du pacte de stabilité, qui définit les critères de dette et de déficit en Europe.
L’idée est “que le retour à une situation budgétaire maîtrisée, une diminution ordonnée de la situation d’endettement, une diminution des déficits se fasse dans des conditions compatibles et même porteuses de croissance”, a insisté M. Sapin.
“Ce que j’appelle la question du rythme, c’est l’application intelligente des règles existantes”, a-t-il précisé en début de soirée.
Son homologue italien, Pier Carlo Padoan, a assuré qu’il n’était pas question de modifier la règle de calcul du déficit public en décomptant les dépenses d’investissements.
Cette idée est poussée de longue date par l’Italie, qui a un déficit dans les clous européens, sous 3%, mais est lestée par une dette conséquente.
“Ce n’est pas ce que nous avons demandé”, a affirmé le ministre devant la presse, même si l’Italie, qui prendra la présidence de l’Union européenne début juillet, souhaite que “tous les instruments existants” soient mis sur la table “pour accélérer la croissance et créer des emplois” pour les 28 Etats membres.
Le débat sur le pacte de stabilité a été relancé en début de semaine par des propos du vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel. En visite à Toulouse (sud de la France) lundi, il avait proposé d’exclure du calcul du déficit public en zone euro les “coûts occasionnés par les mesures de réforme”, pour “donner plus de temps” aux pays concernés par des déficits excessifs.
Cette déclaration avait été comprise comme un pas en direction de l’Italie et de la France qui pousseraient à un assouplissement des règles de stabilité budgétaire en Europe afin de relancer la croissance et l’emploi.
Mais mercredi, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré qu’elle ne voyait pas la nécessité de modifier le pacte de stabilité, qui offre déjà “suffisamment de flexibilité”.
Une position réitérée jeudi par son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, à Luxembourg. “Les règles actuelles offrent assez de flexibilité”, a-t-il indiqué. “Il ne faut pas changer les règles mais les suivre”, a-t-il insisté.
Le commissaire européen Olli Rehn (Affaires économiques) a lui aussi jugé “important de respecter les règles budgétaires et de poursuivre la consolidation des finances publiques” pour les pays de la zone euro. Il a en outre rappelé que ces règles budgétaires européennes allaient être revues fin 2014, ce qui est prévu de longue date. Cette tâche reviendra à la prochaine Commission européenne.
Pour sa dernière réunion de l’Eurogroupe avant de devenir député au Parlement européen, M. Rehn s’est montré rassurant concernant la situation de la France, censée ramener son déficit sous la barre des 3% l’an prochain. Interrogé pour savoir si Paris atteindrait cet objectif, il a répondu par un “oui” franc et massif.
“La France a fait beaucoup de travail concernant la consolidation des finances publiques mais (…) même s’il y a des efforts sérieux concernant par exemple le pacte de compétitivité, le programme de réformes structurelles en France est peut-être incomplet”, a-t-il tempéré lors de la conférence de presse concluant la réunion des ministres des Finances de la zone euro. “Il y a encore assez d’espace pour l’intensification des réformes économiques” dans l’Hexagone, a-t-il ajouté.