à Marseille (Photo : Bertrand Langlois) |
[20/06/2014 04:20:40] Paris (AFP) Le mouvement des cheminots, reconduit vendredi, décline au fil des reprises du travail votées par les assemblées générales des grévistes hostiles à la réforme ferroviaire que les députés ont amendé lors de l’examen du texte achevé jeudi soir.
L’unité des cheminots s’est fissurée jeudi au lendemain des premières modifications apportées par les députés même si la grève a été reconduite pour un dixième jour. Si le mouvement a été reconduit majoritairement, plusieurs assemblées générales l’ont suspendu, notamment à Rennes et Toulouse.
Sur les thèmes au coeur de la contestation de la CGT Cheminots et de SUD-Rail, les députés ont modifié le projet de loi: ils ont ainsi renforcé l’unité du futur groupe SNCF, voté une “règle d’or” permettant d’alléger la pression de la dette sur le gestionnaire de l’infrastructure, et le principe d’un cadre social commun s’appuyant sur une convention collective.
Ils ont aussi conforté le statut des cheminots. Alors que le projet prévoit de regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France, les salariés issus de RFF qui “remplissaient les conditions d’embauche au statut lors de leur recrutement” pourront opter pour ce statut.
Les députés ont terminé jeudi soir l’examen du texte. Il sera soumis à un vote solennel mardi avant d’être discuté au Sénat du 9 au 11 juillet.
ésentant CGT Francois Tejedor le 19 juin 2014 gare Saint-Lazare à Paris (Photo : Bertrand Langlois) |
La réforme prévoit une organisation complexe avec trois établissements publics à caractère industriel (Epic), dont l’un nommé SNCF chapeautera deux filiales, “SNCF Mobilités” et “SNCF Réseau”. L’objectif est de stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d’euros) et de préparer son ouverture totale à la concurrence. Les deux entreprises SNCF et RFF avaient été séparées en 1997.
Si l’Unsa a salué jeudi “des avancées significatives”, elles n’ont pas suffi à faire cesser la grève. Même si le numéro un de la CGT Thierry Lepaon estimait que l’action des cheminots a commencé “à payer” et qu’on était “sans doute à un tournant”, le leader de la CGT-Cheminots, Gilbert Garrel qualifiait, lui, les amendements “d’enfumage”.
Même amendé le projet est “loin de la revendication des grévistes” de créer “une seule entreprise publique”, estime SUD-Rail, qui “appelle à maintenir l?unité syndicale et à poursuivre le mouvement de grève”.
Pourtant, les premières défections notables ont eu lieu avec en premier Toulouse, où a été votée la reprise du travail. En outre, la grève s’est effritée tout du long de la journée de jeudi par le biais de reprises individuelles du travail.
– 80 TGV supplémentaires vendredi –
Résultat, la SNCF a annoncé un taux de grévistes jeudi de 10,48%, contre près de 28% le premier jour et promet pour vendredi un trafic encore amélioré.
Mais le patron de la SNCF Guillaume Pepy a fait ses comptes: selon lui, les neuf jours de grève ont coûté 153 millions. C’est “un tiers de notre résultat de l’année dernière, c’est énorme”, a-t-il commenté.
Vendredi, huit trains sur dix en moyenne vont circuler sur les grands axes, selon la SNCF. Quatre-vingts TGV supplémentaires seront mis en circulation vendredi pour les départs en week-end. Le service sera normal sur Eurostar et Thalys, et quasi-normal sur l’axe Est, assure le groupe ferroviaire.
Huit TGV sur dix en moyenne circuleront sur l?axe Nord, 2 sur 3 sur l?axe Atlantique, 6 sur 10 sur l?axe Sud-Est et 6 sur 10 sur les relations Province-Province.
Concernant les intercités, la circulation sera de 6 trains sur 10 en moyenne. Sur les TER, le trafic sera de 7 sur 10 en moyenne.
Enfin, en Ile-de-France, deux tiers des trains rouleront: service normal sur le RER A , un train toutes les 7 minutes sur le RER B à Paris-Nord, 2 sur 3 sur les RER C et D, 1 train sur deux sur le RER E.