L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a investi 440.000 dinars, pour la réalisation d’un projet d’appui à la promotion des petites entreprises rurales basées sur la valorisation des produits forestiers non ligneux (PFNL), lancé en 2012, notamment, dans les régions nord-ouest de la Tunisie.
Ce projet clôturé, jeudi, lors d’un séminaire organisé à Hammamet, a permis de former 6 porteurs d’idées de projets et promoteurs de petites entreprises rurales dans les régions de Béja et Jendouba.
Le projet, qui s’inscrit dans le cadre de l’approche de la FAO de développement de marché à travers le monde, a pour objectif d’aider au renforcement et à la création de sources de revenus pour les populations vulnérables et fortement tributaires des produits forestiers.
Les produits forestiers non ligneux sont définis par la FAO comme étant “tous les produits d’origine biologique aussi bien que les services, sortant de la forêt ou des terres d’usage similaire, excluant le bois dans toutes ses formes”.
Pour la Tunisie, où plus d’un million d’habitants vivent dans les milieux forestiers, l’organisation onusienne a aidé à travers ce projet à valoriser et à intégrer les petites entreprises rurales aux plans de gestion des richesses forestières en permettant aux porteurs de projets d’exploiter divers produits forestiers non ligneux tels que ceux utilisés pour l’extraction des huiles essentielles à savoir la menthe sauvage, le thym, l’églantier, l’armoise blanche, le romarin, le myrte….
Les 6 projets, développés grâce à un investissement de la FAO estimé entre 60 et 100.000 dinars, offrent une moyenne de cinq postes d’emploi directs et 20 emplois saisonniers.
Le projet a aussi permis la formation de 10 animateurs, dont des activistes d’ONG, des ingénieurs forestiers, en matière d’analyse et de développement des marchés, et ce, en vue d’aider à la création des petites entreprises exploitant les produits forestiers non ligneux, selon le directeur général des forêts, Youssef Saadani.
Saâdani, qui intervenait à un workshop, corganisé par la DGF, la FAO et l’Association des sciences naturelles de Tunis, a souligné que le projet obéit à l’approche adoptée par la Tunisie pour optimiser l’exploitation des ressources forestières.
Les forêts, qui couvrent, en Tunisie, 1,2 million d’hectares, soit une étendue de 8% de couvert forestier, abritent presque 10% de la population totale et 23% de la population rurale.
Cette population est généralement à faible revenu et vit essentiellement de l’élevage et des produits de la forêt qui représentent entre 30 à 40% de leur revenu national. Or, ces habitants des espaces forestiers affichent des indicateurs socio-économiques des plus faibles.
Le taux de chômage de la population forestière équivaut à 2 fois la moyenne nationale et le taux de pauvreté s’élève à 2,5 la moyenne nationale. Bien que riches de produits valorisables, les forêts tunisiennes ne contribuent, sur le plan économique que de 0,3% du PIB.
C’est dans l’objectif d’améliorer cette contribution du secteur forestier au développement de l’économie tunisienne, que la FAO promeut ce projet, selon Ahmed Boukacha représentant de l’organisation à ce séminaire de clôture.
“C’est aussi une intervention pour développer l’esprit d’initiative, les moyens de communication avec les populations rurales et l’environnement institutionnel sur les plans local, régional et national”, a-t-il ajouté.
La Tunisie, est d’après le responsable, l’un des 20 pays, la FAO a entamé, depuis plus de 10 ans, la mise en oeuvre de projets et de petites entreprises basées sur la valorisation des produits forestiers non ligneux.