à Madrid (Photo : Dani Pozo) |
[20/06/2014 15:09:59] Madrid (AFP) Le gouvernement espagnol a approuvé vendredi un projet de loi prévoyant une baisse des impôts sur le revenu et sur les sociétés à partir de 2015, écartant une hausse de la TVA en dépit de la pression de l’Union européenne.
Les impôts sur le revenu devraient baisser de 12,5% en moyenne à partir de 2015, a affirmé la porte-parole du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria à l’issue du Conseil des ministres.
“Il s’agit d’une réforme structurelle qui prévoit une baisse générale des impôts pour tous: salariés, entreprises et familles”, a-t-elle ajouté.
“Une réforme qui prétend, après les efforts réalisés par la société espagnole face à la crise, non seulement compenser ces sacrifices mais aussi dynamiser la croissance et la création d’emplois”, a-t-elle dit.
Le ministre du Budget, Cristobal Montoro, a souligné la décision du gouvernement “de ne pas augmenter la TVA au-delà de petits changements sur des produits sanitaires très limités et liés à l’application de décisions européennes”.
Le chef du gouvernement Mariano Rajoy avait annoncé le 31 mai une baisse de l’impôt sur les sociétés de 30% à 25% pour les entreprises qui n’en bénéficiaient pas encore.
Il avait en revanche écarté toute augmentation de la TVA, en dépit des préconisations du Fonds monétaire international et de l’Union européenne qui y voient un moyen de contrebalancer la perte de revenus publics due aux baisses d’impôts.
Ce plan fiscal “est pleinement compatible avec notre programme de réduction du déficit public. D’un autre côté, il tente de mettre en place des incitations à l’investissement adéquates à long terme”, a assuré le ministre de l’Economie, Luis de Guindos.
Madrid compte sur une croissance de 1,2% en 2014, de 1,8% en 2015 et 3% en 2017 pour combler la baisse de rentrées fiscales dues aux baisses d’impôts.
L’Espagne a mis en oeuvre depuis 2012 un plan d’austérité historique afin d’assainir ses finances.
Le gouvernement conservateur vise un déficit de 5,5% pour cette année, espérant repasser sous la barre des 3% en 2016. La dette publique devrait atteindre les 99,5% fin 2014 puis dépasser le seuil symbolique des 100% en 2015 à 101,7%.
Frappée doublement en 2008 par l’éclatement de sa bulle immobilière et la crise financière internationale, l’Espagne est sortie timidement en 2013 de sa deuxième récession en cinq ans, mais elle affiche encore un taux de chômage parmi les plus élevés du monde industrialisé, soit 25,93%.