est de la France, le 5 mars 2012 (Photo : Frederick Florin) |
[21/06/2014 11:52:14] Strasbourg (AFP) Le fabricant de chariots de supermarchés Caddie, qui s’apprête à déposer son bilan, espère ainsi gagner “un peu de temps” pour rechercher de nouveaux actionnaires, a déclaré le directeur général de la maison mère Altia aux Dernières Nouvelles d’Alsace de samedi.
“Nous sommes prêts” à faire entrer de nouveaux actionnaires dans le capital de Caddie, a déclaré dans cet entretien Michel Rességuier, arrivé le 4 juin aux commandes d’Altia Industry.
Le dépôt d’une demande de placement en redressement judiciaire, qui pourrait intervenir dès lundi selon les syndicats, est une “mesure de sauvetage” destinée à “donner une bouffée d’oxygène à l’entreprise” pour sauver ce qui peut encore l’être, a ajouté M. Rességuier.
Malgré une injection de quelque 2,5 millions d’euros par la banque publique d’investissement Bpifrance dans Altia pour soutenir Caddie, le fabricant de chariots est en effet toujours confronté à de graves problèmes de trésorerie.
Il faudrait “un gros multiple de cinq” de cette somme pour que Caddie puisse faire face à ses échéances, a estimé M. Rességuier, tout en saluant le soutien “extrêmement important” de Bpifrance pour gagner du temps et trouver des solutions.
Cependant, “il est faux de dire que le sauvetage passera par l’injection d’argent”, a-t-il prévenu. Autrement dit, Caddie, qui emploie 400 salariés à Drusenheim (Bas-Rhin) devra passer par une restructuration.
Caddie “consomme de l’argent mais n’en gagne pas”, selon M. Rességuier. L’entreprise a remporté beaucoup de marchés ces derniers mois, mais “en vendant à perte” et en accumulant les dettes, a-t-il affirmé.
Selon des documents obtenus vendredi par l’AFP, l’entreprise accumule depuis fin février des dettes auprès de l’Urssaf, des caisses de retraites et du trésor public pour charges sociales impayées, de l’ordre de 1,439 million d’euros.
D’autres créanciers privés, fournisseurs et transporteurs, ont également commencé à se signaler auprès de la justice. En raison de ses nombreux impayés, Caddie a été convoqué au tribunal de grande instance de Strasbourg le 30 juin.
Les salariés de Caddie plaideront leur cause lundi à Paris, où une délégation sera reçue au ministère du Redressement productif d’Arnaud Montebourg, avant une réunion du comité de groupe mardi à Lyon.
Caddie avait déjà été placé en redressement judiciaire début 2012, puis racheté en juin de la même année par le groupe français Altia Industry (détenu à 20% par l’Etat via Bpifrance), qui avait supprimé 124 emplois.
Altia Industry, qui compte 48 entreprises pour près de 3.000 salariés dans le monde est lui-même en difficulté, reconnaît le directeur général: “Il y a des dettes partout”.
“Ma responsabilité en tant que chef d’entreprise est de pérenniser les activités” des différentes entités du groupe. “Celle de Caddie sera sauvée si nous parvenons à donner à un actionnaire, actuel ou futur, une visibilité et des éléments crédibles, fiables et honnêtes sur ce qui est rentable et ce qui ne l’est pas”, a-t-il ajouté, estimant que ce travail devrait prendre environ trois mois.