Grâce aux banques centrales, la Bourse de Paris aborde l’été sereinement

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ancienne bourse de Paris (Photo : Thomas Coex)

[21/06/2014 18:04:17] Paris (AFP) La Bourse de Paris pourrait profiter d’un agenda clairsemé et des premiers jours de l’été pour reprendre son souffle la semaine prochaine, tout en pouvant toujours compter sur le soutien massif des banques centrales.

Grâce à un discours accommodant de la banque centrale américaine, l’indice CAC 40 s’est à nouveau rapproché des 4.600 points ces derniers jours.

Sur la semaine, il a toutefois fait du quasi surplace (-0,04%) pour terminer vendredi à 4.541,34 points. Ses gains depuis le début de l’année s’élèvent à 5,71%.

“Comme l’été dernier, les banques centrales ont la volonté de maintenir les marchés au calme pendant la période estivale, afin d’éviter d’avoir trop de volatilité”, résume Andréa Tuéni, analyste chez Saxo Banque.

Déjà revigorés par les nouvelles mesures mises en place début juin par la Banque centrale européenne (BCE), les marchés ont salué ces derniers jours le discours de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Sa présidente Janet Yellen s’est bien gardée d’évoquer une remontée des taux directeurs de la Fed plus tôt que prévu, c’est-à-dire avant mi-2015, comme ce que craignaient les investisseurs.

“La Fed veut éviter que les taux remontent trop vite, parce que cela pèserait immédiatement sur les consommateurs”, note Christian Jimenez, président de Diamant Bleu Gestion.

Par conséquent, “du fait du maintien des perfusions des banques centrales qui anesthésient les investisseurs, le risque de chute des marchés à court terme est très faible”, renchérit Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC.

Toutes les conditions sont réunies pour que le marché parisien passe un été tranquille, même s’il ne faut pas exclure un regain de volatilité liée au contexte géopolitique.

La situation en Irak est suivie de près par le marché, parce qu’elle pourrait faire peser des risques sur la croissance mondiale en cas de flambée des prix du pétrole.

“Les catalyseurs pouvant entraîner des prises de profits sont toujours les mêmes, à savoir les tensions en Irak ou en Ukraine”, signale M. Tuéni.

Pour M. Jimenez, “l’Irak peut être plus problématique que l’Ukraine en raison des risques d’embrasement”, estimant que “cela peut créer des trous d’air mais pas mettre le marché par terre”.

En dehors de facteurs exceptionnels, “il n’y a pas de raisons de rechuter lourdement parce que le marché n’a pas de très mauvaises nouvelles à intégrer mais dans le même temps il est difficile d’envisager une hausse solide sans amélioration des fondamentaux économiques”, selon M. Mourier.

Le marché parisien pourrait de ce fait être tenté de marquer une pause et de prendre quelques bénéfices compte tenu des niveaux élevés auxquels il évolue actuellement.

D’ici la saison des résultats d’entreprises à partir de mi-juillet en France, les indices boursiers pourront toutefois chercher du soutien dans les indicateurs économiques, dont peu seront décisifs la semaine prochaine.

– Vers un PIB en baisse aux USA –

En Europe, les principales statistiques seront les indices PMI d’activité en zone euro pour le mois de juin, alors que la reprise économique reste toujours poussive dans la région.

L’agenda aux Etats-Unis sera marqué par des chiffres de second ordre, notamment sur l’immobilier ou la confiance des consommateurs.

Les indicateurs économiques seront d’autant plus suivis que les organismes internationaux ont eu tendance à réviser à la baisse leur prévision de croissance mondiale.

Le Fonds monétaire international (FMI) a notamment sabré sa prévision de croissance aux Etats-Unis pour cette année, à 2% contre 2,8% prévus jusque là.

“Pour alimenter la hausse des marchés, il faudra des bonnes nouvelles économiques et notamment dans les pays émergents”, alors que l’indice PMI manufacturier chinois est attendu lundi, note M. Mourier.

Dans le même temps, si les prochains indicateurs économiques sont décevants, “il est difficile d’anticiper une réaction négative des marchés puisque cela ne ferait que renforcer le discours favorable des banques centrales”, selon lui.