Espagne : la baisse d’impôts stimulera la croissance et l’emploi

c724cf88bd1bd43227091f8947d63976a94e2485.jpg
à Madrid en 2012 (Photo : Dominique Faget)

[23/06/2014 14:24:46] Madrid (AFP) Le gouvernement espagnol a défendu lundi son projet de loi prévoyant de relancer la croissance et l’emploi grâce à une baisse des impôts sur le revenu et sur les sociétés à partir de 2015, qui devrait se traduire par une hausse du PIB de 0,55% en 2015 et 2016.

Le projet de loi, qui prévoit dès 2015 une baisse de 12,5% en moyenne de l’impôt sur le revenu et de 5 points sur le taux appliqué aux sociétés, a été approuvé vendredi par le Conseil des ministres et fera l’objet d’une discussion avec les partenaires sociaux pendant deux semaines, a expliqué le ministre.

“Nous le faisons pour stimuler la croissance, la création d’emploi et les gains de compétitivité des entreprises”, a assuré le ministre du Budget Cristobal Montoro lors d’une conférence de presse.

Le gouvernement conservateur, qui a multiplié les mesures de rigueur, entre coupes budgétaires et hausses d’impôts, depuis son arrivée au pouvoir fin 2011, a décidé d’adopter cette “politique nouvelle” à la faveur de la reprise économique en Espagne, a-t-il souligné.

La quatrième économie de la zone euro est sortie récemment de sa deuxième récession en cinq ans et a connu au premier trimestre une croissance de 0,4%, soit le double de la moyenne en zone euro. Ce tableau est toutefois assombri par un chômage proche de son record historique, à 25,93%.

Le projet du gouvernement inclut notamment de nouveaux avantages fiscaux pour les familles, pour la production cinématographique ou encore pour les salariés étrangers expatriés en Espagne.

Mais “nous n’augmentons pas la TVA”, a souligné Cristobal Montoro, en dépit des préconisations du Fonds monétaire international et de l’Union européenne qui y voient un moyen de contrebalancer la perte de revenus publics due aux baisses d’impôts.

Il n’y a “aucune nécessité” de le faire car les recettes tirées de la TVA sont déjà en hausse, pour la première fois depuis le début de la crise, grâce à la reprise de l’activité, a-t-il argué.

Certes, “l’Espagne a un niveau de pression fiscale inférieure au reste de l’Europe”, a-t-il admis, mais cette baisse d’impôts “est cohérente avec l’objectif de réduction du déficit public”

Le gouvernement vise un déficit de 5,5% pour cette année, espérant repasser sous la barre des 3% en 2016, et table notamment sur une accélération de la croissance, à 1,2% en 2014, 1,8% en 2015 et 3% en 2017.