Le taux d’intégration des énergies renouvelables dans le système d’interconnexion électrique entre les pays arabes n’est que de 6% et celui des échanges commerciaux en terme d’électricité s’élève à 2%, un taux faible par rapport aux ressources de ces pays, selon des experts et responsables arabes.
Les participants à un atelier sur les difficultés d’intégration des énergies renouvelables dans le système électrique que la région arabe connaît aux niveaux national et régional, tenu mardi à Tunis, ont évoqué les problèmes qui freinent le développement de l’intégration des énergies renouvelables et de la coopération interarabe. Cet atelier s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre l’Agence Internationale pour les Energies Renouvelables (IRENA) et les parties actives dans les pays arabes pour l’identification des programmes et projets favorisant le développement de ces énergies au niveau national.
Cette initiative a permis d’évoquer l’intégration des énergies renouvelables dans les pays maghrébins en attendant l’organisation ultérieurement d’autres ateliers consacrés aux pays arabes. Le Directeur général de l’Agence Nationale de Maîtrise de l’Energie (ANME) Hamdi Harrouch a souligné que cette manifestation permettra l’échange d’informations sur la situation des énergies renouvelables entre les pays maghrébins puis entre les pays arabes dans une seconde phase. Harrouch a parlé de la situation énergétique en Tunisie, caractérisée par l’accroissement de la demande d’électricité et du gaz au cours de ces dernières années, ce qui a engendré une hausse de l’importation des quantités du gaz naturel.
Il a précisé que les autorités nationales ont intégré les énergies renouvelables lors de la concrétisation du modèle énergétique tunisien, en décidant de produire 30% de l’électricité à partir des énergies renouvelables à l’horizon de 2030. Le sous directeur de maîtrise de l’énergie à l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME), Abdessalem El Khazen a précisé que la coopération arabe dans le domaine des énergies renouvelables est presque absente par rapport au fort potentiel dont ces pays disposent.
Pour sa part le responsable de la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) à l’Agence internationale de l’énergie renouvelable, Mustpha Taoumi, a imputé, dans une déclaration à l’agence TAP, la faiblesse du taux des échanges arabes dans le domaine des énergies renouvelables aux politiques nationales adoptées dans ce cadre. Et d’ajouter que “chaque Etat œuvre seul sans penser à intégrer les stratégies des énergies renouvelables au plan arabe”, mettant, en outre, l’accent sur la faiblesse de l’infrastructure de base, la modestie des ressources humaines et le manque de ressources financières.
Il a proposé, à cet effet, de réfléchir sur la création d’un fonds arabe des énergies renouvelables qui permettra de financer les projets arabes dans ce domaine. D’après Taoumi, la Tunisie est classée parmi les premiers centres au plan arabe dans le domaine des énergies renouvelables, puisqu’elle est parvenue dès les années 80 à tracer des politiques dans ce domaine. “Cela a permis au pays d’acquérir une expérience considérable dans le domaine des énergies renouvelables et de rationaliser la consommation de l’énergie”, a-t-il conclu..