Habiba Ben Romdhane, médecin spécialiste de la mortalité maternelle, estime le taux de ce type de mortalité en Tunisie à 44,8 pour 100.000 nouvelles naissances (NV), avec des pointes de 68 pour 100.000 NV dans certaines régions.
Il s’agit, selon elle, d’un taux très élevé, et ce en comparaison avec deux références: la norme internationale qui est de l’ordre de 25 pour 100.000 NV et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui visent à abaisser ce taux dans les pays en développement, avant 2015, à 32 pour 100.000 NV.
Le médecin, qui intervenait dans le cadre d’un séminaire organisé sur ce sujet par le Centre d’études et de recherche sur la femme “Kawtar“, a déclaré que la mortalité maternelle s’est aggravée après la révolution.
Quant aux circonstances qui ont généré cette aggravation de la mortalité maternelle, les médecins intervenants l’imputent à plusieurs facteurs.
Il y a d’abord l’extrême pauvreté: les familles des femmes qui accouchent ne peuvent pas payer les frais de son hospitalisation dans de bonnes conditions de prise en charge médicale (65 dinars). Viennent ensuite les négligences et le laisser-aller qui prévalent dans certains hôpitaux, outre l’absence de dispensaires et de centres de maternité de proximité bien équipés. Enfin, l’inexistence de moyens de transport appropriés lors des accouchements.