«L’éducation formelle vous fera un salarié, l’auto-éducation vous fera un riche » disait Jim Rohn, entrepreneur américain, écrivain et coach en développement personnel. Mehdi Jomaâ, Chef du Gouvernement, qui a clôturé mercredi 25 juin la 5ème édition de la Compétition Nationale de Enactus Tunisie mise sous le thème, « Pour une économie au Service de l’Homme” a non seulement confirmé l’importance de l’auto-entrepreneuriat pour les jeunes tunisienne mais les a appelés à relever les défis de la nouvelle Tunisie. Celle où ils assureront le rôle de bâtisseurs et non d’acteurs passifs dans le développement socio-économique et politique de leur pays.
Elles étaient voilées, non voilées, en décolleté, en mini robes, ou pour les jeunes hommes en uniformes. Pour ces étudiants appartenant à 7 universités présentes lors de la cinquième édition du programme entrepreneurial Enactus, il y avait une seule patrie à représenter au World Cup à Pékin en octobre prochain : La Tunisie. Et dans tous les projets que nous avons vu défiler en cette journée où les équipes sélectionnées ont dû se produire et se reproduire devant une multitude d’experts et d’entrepreneurs, il n’y a eu aucune allusion à la question identitaire. Personne n’a posé la problématique de la cartographie génétique du Tunisien et ne s’est posé la question de savoir si les gènes ou la combinaison génétique du Tunisien est musulmane, laïque, chiite, arabe ou berbère. Ce qui les réunissait en un seul lieu, était un projet entrepreneurial et sociétal et ce qui les unissait est un seul drapeau, celui de leur mère patrie.
Le verdict du jury tombé, l’équipe gagnante, a été l’IHEC qui a présenté deux projets. Le premier «Al Baraka» soit un Groupement de développement agricole spécialisé dans la distillation de plantes aromatiques et de l’extraction des huiles essentielles situé à la localité de Ain Draham. Il a profité à 33 femmes rurales avec pour bénéficiaires indirects 100 personnes. Le Deuxième est le Green Hub dont l’objectif a été la dynamisation d’un groupement de développement agricole à Borj Touil (Ariana) et qui a profité à 40 personnes en emplois directs et indirects.
L’IHEC a été élue, mais il n’en reste pas moins que toutes les équipes ont eu beaucoup de mérite. Celui de donner de leurs temps et de leur argent pour créer, innover et offrir le meilleur d’elles même en s’investissant et investissant dans des projets au service de la communauté. En concevant de bout en bout des petites entreprise viables et pérennes, ils découvrent leurs potentiels et sondent leurs capacités à être des éléments actifs et efficients dans le développement de leur pays et c’est le plus important au bout du compte. Ils cèdent également leurs œuvres aux autres, ceux qui en ont le plus besoin et ils se familiarisent ainsi une autre logique : celle de donner et non de recevoir systématiquement ou d’attendre que le travail, la richesse et l’argent tombent du ciel.
Conduits avec brio par Khaoula Boussemma, Presidente & CEO, du programme Enactus pour la Tunisie qui a pendant des mois travaillé à les encadrer, les former et les booster, ils ont agréablement surpris le jury formé de plus de 30 brillants managers et acteurs de la société civile.
Khaoula Boussemma a, non seulement eu le mérite de « pérenniser Enactus en Tunisie par force travail et abnégation, mais aussi de réunir dans une même salle les experts, décideurs privés et publics et la jeunesse universitaire. Celle qui assurera la relève dans les toutes prochaines années.
Ce que n’a pas manqué de relever le Chef du Gouvernement : « Je voudrais rendre hommage à notre jeunesse, richesse de la nation et avenir de la Tunisie. Notre jeunesse a le droit de rêver et nous devons lui donner les moyens de se réaliser et réaliser ses ambitions mais elle doit aussi avoir assez confiance en elle pour assurer la relève. Celle de construire la Tunisie républicaine, ouverte et tolérante. Le rôle de la jeunesse d’aujourd’hui est encore plus important car elle doit compter sur elle-même plus qu’à aucun moment auparavant. Les temps de l’Etat providence sont révolus et il vous revient à vous d’être les initiateurs d’un nouveau modèle de développement où vous seriez les acteurs les plus importants et dans lequel l’entrepreneuriat sera créateur de richesses, d’emplois et moteur de croissance. Nous n’avons pas de richesses dans notre pays, notre richesse est vous et votre force est votre potentiel travail et vos capacités entrepreneuriales. Le travail ne doit pas être un mot dénué de sens mais une valeur sûre qui vous permettra d’assurer la relève».
Taoufik Jelassi, ministre de l’Enseignement supérieur et des Nouvelles Technologies a pour sa part appelé la Jeunesse à une participation plus efficiente dans la réussite du nouveau modèle de développement : « Dont nous avons d’ores et déjà entamé la mise en place. Un modèle de développement orienté vers le futur avec à la base les nouvelles technologies, l’économie du savoir et l’entrepreneuriat social. L’Homme au cœur du Développement et les jeunes comme vecteurs de ce développement, c’est ce que nous voulons. Nous voulons que vous réfléchissiez en entrepreneur et que vous soyez convaincus au plus profond de vous une valeur : celle du travail. Quand à L’entreprise, elle doit plus s’investir dans l’encadrement des jeunes dans le dessein de former de futurs entrepreneurs et à défaut de meilleurs intrapreneurs ».
Enactus 2014 a été l’un des meilleurs moments d’une série de compétition qui a démarré en 2009. Pour sa réussite, il faut reconnaître la forte participation étrangère dont l’Ambassade US, la Konrad Adenauer et les sponsors tunisiens dont Attijari Bank, le groupe Monoprix, Sodexo, KPMG, Coca Cola, Groupe Al Badr, Pfizer et Express FM, Webmanagercenter et le Meninx qui se sont engagés avec le CJD dans un programme qui forme le leadership économique de demain.
La Tunisie a besoin de tous ses enfants et l’engagement envers la nation doit être celui de tous les acteurs actifs dans notre pays et au cœur d’un développement durable, équitable et global. Pour cela il faut travailler, encore et toujours ce qui nous ramène à une autre citation. Celle de Vidal Sassoon : « Le seul endroit où le mot succès vient avant le mot travail est dans le dictionnaire ».