Un taux de croissance d’au moins 6 à 7% à partir de 2016. Voilà ce qu’il faut, selon le ministre de l’Economie et des Finances, pour faire de la Tunisie le «pôle émergent de la Méditerranée durant les dix prochaines années».
Hakim Ben Hammouda est un optimiste invétéré. Bien que conscient des énormes défis auxquels elle est confrontée, le ministre de l’Economie et des Finances est convaincu que la Tunisie pourrait être le «pôle émergent de la Méditerranée durant les dix prochaines années». Mais l’économiste qu’il est sait, ainsi qu’il l’a souligné jeudi 26 juin 2014, en ouverture d’un workshop de la revue «L’Expert», organisé avec l’Institut national de la consommation, l’IHET (Institut des Hautes Etudes à Tunis), que cela ne se fera pas par un coup de baguette magique, car «il n’y a pas de solution magique» aux problèmes du pays.
2015 et 2016 seront plus difficiles…
Pour Hakim Ben Hammouda, cet objectif n’est pas inatteignable pour une Tunisie qui «a perdu vingt ans» en ne faisant «que» 5% de croissance sous Ben Ali –là où d’autres pays, y compris dans la région, connaissaient une progression économique à deux chiffres.
«L’émergence commence dès à présent, avec la mise en œuvre des réformes» –redressement des finances publiques, restructuration du secteur bancaire, conception d’un nouveau modèle de développement, etc.- destinées à favoriser la relance d’une économie en panne. Or, si le présent est difficile, le court et moyen terme risque de l’être davantage. «2014 est difficile. 2015 et 2016 seront plus difficiles si l’investissement ne reprend pas», pronostique le ministre de l’Economie et des Finances. Qui pense que le taux de croissance devrait passer des 3,5% projetés pour l’année prochaine à 6-7% en 2016. En deçà de cette barre, «nous serons confrontés à des difficultés».
Quid de la loi de finances complémentaire?
En attendant, c’est la loi de finances complémentaire qui va essayer de pousser dans cette direction, a annoncé le ministre.
Encore en gestation, ce texte devrait être prêt la semaine prochaine, après la conclusion du dialogue économique nationale. Elle pourrait notamment inciter les institutionnels à aller en bourse pour doper une BVMT Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis) qui «reste peu profonde en dépit du fait qu’elle soit, techniquement, l’une des meilleures à l’échelle de la région», rappelle Hakim Ben Hammouda. Ce qui est d’autant plus nécessaire que le système bancaire, mal en point, n’est pas en mesure de jouer un plus grand rôle dans le financement de l’économie.