Croissance russe : d’autres sanctions pourraient avoir des conséquences “graves”

2e9d05767614b508af13a99f0e74da5623ad0327.jpg
ï Oulioukaiev à St. Petersbourg le 22 mai 2014 (Photo : Olga Maltseva)

[28/06/2014 13:50:17] Moscou (AFP) De nouvelles sanctions occidentales contre Moscou à propos de la crise en Ukraine pourraient avoir des conséquences “graves” sur la croissance de la Russie déjà atone, a déclaré samedi le ministre russe de l’Economie, Alexeï Oulioukaiev.

La Russie a préparé trois scénarios dans le cas d’un durcissement des sanctions annoncé vendredi par l’Union européenne si la Russie ne faisait pas baisser les tensions dans l’est de l’Ukraine avant lundi.

Le scénario le plus optimiste prévoit des sanctions “sur les produits de luxe, le caviar, les fourrures…” mais le pire “comprend tout un ensemble: les métaux, les engrais, le pétrole, le gaz et ainsi de suite, prenant en compte les prix et les volumes”, a dit le ministre à la télévision Rossia.

Dans ce cas, “la croissance économique pourrait passer gravement en territoire négatif”, a-t-il averti en ajoutant toutefois que l’économie russe pouvait “supporter” cette perspective.

“Les taux d’investissement iraient en territoire encore plus négatif, les revenus baisseraient, l’inflation augmenterait et les réserves de l’Etat diminueraient”.

Alexeï Oulioukaev a fait ces commentaires dans la foulée de la signature vendredi d’un accord historique d’association entre l’Ukraine et l’UE qui éloigne cette ex-république soviétique de la zone d’influence russe.

Les dirigeants occidentaux ont menacé le président russe Vladimir Poutine de durcir les sanctions contre des pans entiers de l’économie russe si la politique russe en Ukraine ne changeait pas, en particulier son soutien matériel aux séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine.

Les Européens, comme les Etats-Unis, appliquent depuis quatre mois une série de sanctions visant des responsables russes ou ukrainiens prorusses, frappés d’un gel d’avoirs dans l’UE et d’une interdiction de voyage dans l’espace communautaire.

La semaine dernière, la banque centrale russe a estimé que la croissance ralentirait à un taux de seulement 0,4% cette année.

Lundi, l’agence d’évaluation financière Moody’s a abaissé de “stable” à “négative” la perspective de la dette de la Russie en raison de l’impact économique de la crise en Ukraine et a indiqué qu’elle pourrait encore abaisser la note de solvabilité au vu des “risques accrus” liés à l’insurrection dans l’est de l’Ukraine.