Les modes de consommation des Tunisiens résidant dans les grandes villes ont radicalement changé au cours des deux dernières décennies, selon une étude publiée par l’Institut national de la consommation (INC) au cours du mois de juin 2014.
L’étude montre que ce changement, causé par plusieurs facteurs culturels, économiques et démographiques, a été enregistré aux niveaux de la consommation, de l’alimentation, du bien-être, du transport et du taux de propriété des logements.
Le directeur des études, des recherches et des études comparatives à l’INC, Tarek Ben Jazia, a déclaré à l’agence TAP que le mode de consommation en Tunisie ne cesse de connaître des changements profonds en raison de l’évolution des méthodes de commercialisation, notamment la publicité commerciale, et de l’ouverture de la société tunisienne sur les autres cultures.
M. Ben Jazia estime que ces changements ont un impact sur la santé, reflété notamment à travers la hausse de la moyenne des maladies non transmissibles telles que l’obésité et l’hypertension artérielle, outre l’augmentation du taux d’endettement des familles qui veulent se mettre au diapason du nouveau rythme de consommation.
Il a indiqué que les résultats de l’étude ont fait ressortir une amélioration notable dans la prise de conscience du tunisien au plan de la consommation. Toutefois, il y a lieu de mettre davantage l’accent sur la nécessité de rationaliser la consommation, d’accorder l’intérêt requis à la qualité des produits et d’éviter tout recours aux circuits non organisés.
L’étude met en exergue l’évolution du niveau du bien-être au cours des dernières années. Ainsi, 62,5% des interrogés ont répondu qu’ils disposent d’un seul climatiseur alors que 14% ont affirmé qu’ils en possèdent plus d’un. Environ 93% des familles interrogées ont précisé qu’elles possèdent des machines à laver -compte tenu la baisse des prix de celles-ci- et l’abondance sur le marché des machines automatiques ont encouragé plusieurs familles à acquérir ce produit.
Les mêmes résultats montrent que 36,2% des Tunisiens habitant dans les grandes villes disposent d’ordinateurs. 45,6% d’entre eux ont un seul ordinateur et 18,2% possèdent plus d’un ordinateur, ce qui reflète l’évolution de l’utilisation des nouvelles technologies de la communication par les familles tunisiennes, s’agissant notamment des enfants et des jeunes.
25,6% des interrogés ont souligné qu’ils disposent d’appareils électriques, tels que les appareils photos et tablettes numériques.
Grâce au progrès technique
Ben Jazia a expliqué que l’adhésion au progrès technique, au cours des dernières années, a contribué à l’augmentation des achats et acquisitions de récepteurs décodeurs des chaînes télévisées, notamment sportives.
En effet, l’étude indique que 12,3% des familles sondées sont abonnées au systèmes “dream box” ou “flybox”.
Concernant une question relative aux domaines dans lesquels les familles ont constaté une forte progression dans leur rythme de vie, 55,1% des sondés ont indiqué que le logement est le domaine qui a connu la plus grande amélioration, suivi de l’alimentation (54,9%), et de la consommation en matière d’habillement (37,5%). 34% des interviewés estiment, quant à eux, que les soins corporels ont connu une large amélioration.
L’étude révèle, par ailleurs, que 36,1% des familles interrogées ont affirmé qu’au moins un des leurs est endetté auprès d’une banque, ce qui constitue un indicateur concernant le niveau d’endettement des familles en Tunisie.
Les petits commerces résistent
En matière d’achats, l’étude a démontré que 51,6% des familles acquièrent leurs produits de consommation auprès des surfaces commerciales. Le même document met en exergue, dans ce contexte, la progression que connaît le commerce de distribution, notamment dans les zones urbaines.
En revanche, 67% des famille affirment continuer à faire leurs emplettes auprès des petits commerçants.
S’agissant des rapports du consommateur vis-à-vis des produits, l’étude précise que 10,7% de l’échantillon ne vérifient pas la validité des produits et 37,9 % des sondés n’accordent aucun intérêt à l’origine du produit. 53,5% de cet échantillon ne s’intéressent pas à la composition du produit, alors que 88,1% ne lisent pas les conseils d’utilisation et 95% ne demandent pas d’informations sur les caractéristiques techniques des produits, d’où la nécessité de sensibiliser le consommateur à ce sujet.
L’étude, réalisée en 2013, a concerné un échantillon représentatif de 1.022 familles dans les zones urbaines de plusieurs gouvernorats, à savoir Tunis, La Manouba, Ariana, Ben Arous, Sfax, Zaghouan, Le Kef, Jendouba, Kairouan et Gafsa.