L’intérim stable à un niveau “historiquement” bas

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égère baisse de 0,9%, tandis que le BTP, en recul de 10,6%, reste le plus touché (Photo : Philippe Huguen)

[01/07/2014 14:30:22] Paris (AFP) Le recours à l’intérim s’est stabilisé à un niveau “historiquement” bas au premier semestre 2014 après avoir poursuivi son repli en 2013, ont déploré mardi les professionnels du secteur, qui n’entrevoient pas d’amélioration à court terme.

Au cours des cinq premiers mois de l’année, l’emploi intérimaire, souvent considéré comme un indicateur pertinent des évolutions futures du marché du travail, a enregistré une baisse de 1 % par rapport à la même période de 2013, d’après le rapport de Prism’Emploi (ex-Prisme), l’organisation patronale du milieu.

Sur l’ensemble de l’année 2013, l’intérim n’a représenté que 2,9% de l’emploi salarié, “l’un des niveaux les plus faibles observés depuis 2000”, précise le rapport, l’intérim ayant baissé de 8,8% par rapport à 2012.

“Nous avons atteint un niveau historiquement bas avec environ 510.000 intérimaires en équivalent temps plein”, a commenté Gilles Lafon, président de Prism’Emploi, lors d’une conférence de presse.

“La baisse a continué à s’installer malgré le frémissement” constaté en novembre, où l’emploi intérimaire était reparti en légère hausse, a poursuivi Gilles Lafon. “Nous n’avons pas ressenti de reprise durable”, a-t-il regretté.

Si l’intérim a progressé en mai 2014 de 2,3% par rapport à mai 2013, Gilles Lafon a appelé à la prudence en relativisant ces résultats, au regard notamment des chiffres déjà “fortement bas” de 2013, et surtout de l’accumulation de ponts et de jours fériés en mai dernier, qui expliquerait un recours poussé et ponctuel à l’intérim.

De janvier à mai, l’organisation patronale note toutefois une progression de l’intérim dans trois secteurs : le commerce (+2,3%), l’industrie (+0,7%) et les transports (+0,4%).

Le secteur des services enregistre lui une légère baisse de 0,9%, tandis que le BTP, en recul de 10,6%, reste le plus touché. Autre preuve, selon Gilles Lafon, de la baisse générale de l’intérim, puisque “les secteurs qui sont fortement porteurs habituellement pour notre métier connaissent eux-même des décroissances importantes”.

A l’échelle régionale, le Sud enregistre les plus fortes baisses, notamment la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (-6,7%) et le Languedoc-Roussillon (-7%).

La baisse constatée dans l’Ouest en 2013, “en raison des difficultés rencontrées par la filière agroalimentaire”, se poursuit au premier semestre, en Bretagne (-4,9%) et dans les Pays-de-la-Loire (-3,8%).

L’Auvergne connaît la plus forte progression (+6,6%), devant la Haute-Normandie (+5,5%) et le Limousin (5,4%).

Autre enseignement notable, l’élévation du niveau de qualification des intérimaires s’est poursuivie en 2013, l’intérim “de spécialité” recouvrant plus de la moitié des effectifs (52,7% en 2013 contre 38,8% 15 ans plus tôt).

Enfin, les seniors se tournent de plus en plus vers le travail temporaire : entre 1995 et 2013, le nombre d’intérimaires de plus de 50 ans a progressé deux fois plus vite que celui de l’ensemble des intérimaires, souligne le rapport.

Le Prism’Emploi regroupe 600 entreprises revendiquant 90% du chiffre d’affaires du secteur.