Télécoms : Martin Bouygues fustige le rôle “choquant” de l’Arcep dans l’arrivée de Free Mobile

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ée nationale, à Paris le 1er juillet 2014 (Photo : Eric Piermont)

[01/07/2014 18:22:08] Paris (AFP) Martin Bouygues, patron du groupe du même nom, a jugé “choquant” mardi le rôle joué par le régulateur des télécoms, l’Arcep, dans l’arrivée de Free sur le marché du mobile, affirmant que ce bouleversement avait coûté 50.000 emplois au secteur.

“Je ne conteste pas l’attribution d’une 4e licence (…) En revanche, les conditions accordées au nouvel opérateur pour entrer sur le marché et se développer ont été catastrophiques”, a assuré l’homme d’affaires, dont le groupe est la maison mère de Bouygues Telecom, devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

“Le bilan aujourd’hui est lourd. Aucun bilan chiffré précis et exhaustif n’existe. J’estime pour ma part que sur la totalité de la filière télécoms, ce sont probablement environ 50.000 emplois qui ont été détruits”, a-t-il poursuivi.

“Nous avons tenté dans un premier temps de parler avec l’Arcep pour montrer que la régulation devait aussi se préoccuper d’équilibrer le marché pour éviter qu’il ne s’autodétruise”, a expliqué Martin Bouygues. Mais, a-t-il accusé, “nous avons eu en face de nous un régulateur surtout préoccupé de démontrer qu’il avait toujours raison dans ses choix, et que c’était cela le plus important”.

Pour le patron de Bouygues, “tout ça est profondément choquant, je pense que le système de régulation tel qu’il fonctionne aujourd’hui n’est plus acceptable en l’état”.

M. Bouygues s’est par ailleurs dit “révolté” que le président de l’Arcep Jean-Ludovic Silicani ait, quelques jours plus tôt devant la même commission, évoqué une probable poursuite de la concentration du secteur après le rachat de SFR par Numericable en avançant le nom de Bouygues Telecom comme cible potentielle et en le qualifiant d”opérateur le moins important” du marché.

“Selon quels critères le président de l’Arcep juge-t-il que Bouygues Telecom est l’opérateur le moins important ?”, s’est interrogé Martin Bouygues.

“Cette décision ne revient pas au président de l’Arcep”, a ajouté M. Bouygues qui s’est interrogé sur “qui décide de quoi et en fonction de quels critères économiques ? Est-ce le gouvernement (…) ou est-ce des organismes de régulation indépendants jamais responsables, jamais coupables ? En un mot qui régule le régulateur ?”.