çais Nexter, dans son usine de Chapelle-Saint-Ursin, près de Bourges, le 10 juin 2013 (Photo : Alain Jocard) |
[01/07/2014 18:43:12] Paris (AFP) Les fabricants de blindés français Nexter et allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW) ont entamé mardi un rapprochement pour former “le leader européen de l’armement terrestre”, a annoncé le gouvernement français, qui détient le capital de Nexter.
Les représentants des deux entreprises et l’Agence des participations de l’Etat (APE) ont signé un accord qui ouvre une phase de discussion entre industriels pour constituer d’ici quelque neuf mois une coentreprise, a-t-on expliqué au ministère de la Défense.
La nouvelle entité, qu’ils détiendront à égalité, dépassera en chiffre d’affaires l’allemand Rheinmetall et même le britannique BAE Systems, si l’on exclut ses importantes filiales aux Etats-Unis.
Cet accord marque une nouvelle étape dans la consolidation de l’industrie européenne de l’armement, après la constitution du géant de l’aéronautique EADS (aujourd’hui Airbus Group) en 2000 et du fabricant de missiles MBDA (co-entreprise de BAE Systems, Airbus Group et de l’italien Finmeccanica) en 2001.
A terme, “les deux entreprises ont vocation à fusionner”, selon un conseiller du ministre de la défense, qui ne s’avance pas sur le temps que cela prendra.
KMW, société familiale qui emploie quelque 3.000 personnes, a dégagé en 2013 un bénéfice net de 80 millions d’euros sur un chiffre d’affaires d’un milliard. Nexter a réalisé la même année un chiffre d’affaires de 787 millions d’euros et un bénéfice de 74 millions.
Nexter bénéficiera du réseau commercial de son partenaire “sans commune mesure avec le sien”, reconnait-on au ministère de la Défense. KMW a ainsi vendu 3.400 chars Leopard, alors que Nexter n’a vendu que quelque 800 chars Leclerc, une moitié en France et l’autre, à perte, aux Emirats Arabes Unis. Son carnet de commandes, à 4 milliards d’euros, est le double de celui de Nexter.
Krauss-Maffei, à son tour, bénéficiera de la gamme de blindés modernisés de Nexter, et financés par les programmes de la défense française.