Le gendarme de la Bourse met en garde contre les risques du Bitcoin

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à la maison du bitcoin à Paris, le 20 juin 2014 (Photo : Stephane de Sakutin)

[04/07/2014 10:19:58] Paris (AFP) Le gendarme de la Bourse a mis en garde vendredi contre les risques liés aux monnaies virtuelles, comme le bitcoin, en raison de l’absence de tout “cadre juridique protecteur” et de règlementation de leurs plateformes d’échanges.

“Nous souhaitons que les investisseurs comprennent bien l’ampleur des risques attachés à ces monnaies”, Bitcoin en tête, a expliqué Olivier Vigna, chef économiste de l’Autorité des marchés financiers (AMF) en présentant, avec le secrétaire général, Benoît de Juvigny, “la cartographie 2014 des risques et des tendances sur les marchés financiers et pour l’épargne”.

C’est la raison pour laquelle “pour la première fois, nous lançons ce message d’alerte”, a ajouté M. Vigna, tout en reconnaissant qu’à ce jour l’AMF n’a eu connaissance d’aucune plainte, ni perte d’un investisseur particulier à ce sujet.

Sur les “70 monnaies virtuelles dans le monde, le Bitcoin couvre 90% du marché”, or cette monnaie, qui valait moins de un dollar en février 2011 est montée jusqu’à un pic de 1.240 dollars en novembre 2013, avant de rechuter lourdement, présentant donc un risque important de volatilité, a-t-il détaillé. Un Bitcoin s’échange aujourd’hui plus de 600 dollars.

Le Bitcoin, créé en 2009, a en effet connu une profonde crise au début de l’année lorsque plusieurs plateformes d’échange – dont la japonaise MtGox – ont brutalement cessé leur activité, laissant de nombreux investisseurs sur le carreau.

“L’absence de qualification et de cadre juridique protecteur” est un autre risque important, tout comme le fait que “les plateformes d’échanges ne respectent pas le cadre règlementaire”, a-t-il poursuivi.

Ainsi, derrière l'”avantage affiché” de réduire le coût des transactions, il n’y a pas de garanties pour l’investisseur, a-t-il affirmé en notant que jusqu’à présent “la réponse apportée est essentiellement fiscale”.

Au-delà de cette mise en garde, les représentants de l’AMF ont surtout insisté sur les trois principales menaces qui pèsent sur les marchés en 2014, selon l’AMF: le “rythme inégal de consolidation des finances publiques en Europe”, “le risque d’une remontée brutale des taux d’intérêt, actuellement à des niveaux historiquement bas” et “les risques portés par certaines institutions financières de transmettre ou de créer des chocs systémiques”.

“Malgré un environnement économique toujours fragile, les marchés boursiers sont bien orientés” et “l’amélioration des conditions de financement des entreprises s’est poursuivie”, a souligné M. Juvigny en relevant toutefois une “tendance à la réduction du nombre de titres échangés sur les Bourses”.