ésident de la commission européenne désigné jean-Claude Juncker (g) et le président du conseil européen Herman van Rompuy, à Bruxelles le 3 juillet 2014 (Photo : John Thys) |
[04/07/2014 11:16:10] Bruxelles (AFP) Jean-Claude Juncker, désigné par les dirigeants européens pour présider la future Commission européenne, exige des candidatures féminines pour constituer son équipe afin d’éviter d’être recalé par le Parlement européen si la parité n’est pas respectée, a-t-on appris vendredi de son entourage.
La Commission sortante comptait neuf femmes pour 28 commissaires. Or cet équilibre est menacé car les candidats proposés pour le moment sont des hommes, a souligné cette source.
M. Juncker soumettra sa candidature au vote des députés européens le 15 juillet. Si elle est approuvée, il s’engagera immédiatement dans la constitution de son équipe.
“Au vu des intentions affichées par les gouvernements, il redoute de se retrouver avec 2 ou 3 femmes seulement dans son équipe lorsqu’il va demander l’investiture de son équipe en octobre au Parlement européen et de se faire recaler à juste titre pour non-respect de la parité”, a indiqué une source proche de l’ancien Premier ministre luxembourgeois.
S’il est porté à la tête de l’exécutif européen, il veut une équipe de commissaires “au parcours politique national et européen impressionnants”, a-t-il affirmé lors d’un entretien avec l’AFP.
Jean-Claude Juncker n’exclut pas de retoquer les candidats qui n’auraient pas le profil souhaité. Il demande aux gouvernements de lui soumettre une liste de 2 ou trois candidats, avec obligatoirement une candidature féminine, et une liste de postes revendiqués, a-t-on précisé dans son entourage.
“Pour le moment, les personnalités pressenties sont essentiellement des hommes et l’équipe risque d’être composée de 26 hommes et 2 femmes, avec 10 candidats pour un grand poste économique”, ironise la source proche de l’ancien Premier ministre.
Le mouvement a été enclenché avec la désignation par la Finlande de l’ancien Premier ministre Jyrki Katainen, qui s’est vu confier l’intérim de son compatriote Olli Rehn aux Affaires économiques, l’un des plus importants portefeuilles de la Commission. L’Allemagne et l’Autriche ont dans la foulée reconduit leur commissaire sortant, Gunther Oettinger et Johannes Hahn, deux hommes.
M. Juncker veut stopper ce mouvement. “Si les gouvernements proposent des femmes, leurs candidates auront plus de chance d’obtenir une vice-présidence et un portefeuille important”, a assuré son entourage.
Chaque candidat sera soumis à un examen de passage au Parlement européen, qui peut les recaler avant de voter la confiance pour l’ensemble de l’équipe.