La Bourse de Paris va renouer avec la saison des résultats

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[05/07/2014 08:26:27] Paris (AFP) La Bourse de Paris, qui s’est relancée cette semaine, va renouer dans les prochains jours avec les résultats d’entreprises dont la saison débute aux États-Unis, en restant attentive au discours des banques centrales.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 0,72% pour terminer vendredi à 4.468,98 points. Depuis le début de l’année, ses gains atteignent désormais 4,03%.

“Une nouvelle fois, on constate que le marché revient vers 4.500 points, sans qu’il ne subisse de correction”, relève Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.

“Le marché se tient relativement bien”, confirme Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital (BNP Paribas).

Si le marché est en bonne santé, il le doit surtout au soutien des grandes banques centrales et à leur politique monétaire très généreuse, à commencer par celle de la Banque centrale européenne (BCE).

Les investisseurs en ont d’ailleurs eu la confirmation jeudi dernier avec le ton toujours très accommodant de son président Mario Draghi.

Le problème est que le marché progresse, alors même que les bénéfices des entreprises restent stables ou reculent.

“Cette situation ne peut pas durer éternellement, parce que certains investisseurs vont commencer à penser que le marché est trop cher”, note M. Lamielle.

Du coup, “pour que le marché continue à aller de l’avant, il faut que les bénéfices reprennent le dessus”, selon lui.

Cela va être l’un des enjeux de la saison des résultats d’entreprises pour le deuxième trimestre, qui s’ouvre la semaine prochaine aux États-Unis, avec le géant de l’aluminium Alcoa et la banque Wells Fargo.

Les publications ne débuteront que d’ici quinze jours en France.

Ces résultats représentent la “grande inconnue” pour les marchés, prévient M. Pichard, pour qui dans tout les cas, “cela en dira plus sur la reprise”.

Soit les résultats sont de bonnes factures et cela pourrait permettre au marché de poursuivre son ascension, soit des déceptions sont au rendez-vous et le risque est celui d’une consolidation des indices, qui évoluent à des niveaux très élevés.

– surveiller les fusions-acquisitions-

“Comme toujours, le discours des dirigeants va être regardé avec probablement des questions orientées sur les fusions-acquisitions”, remarque M. Lamielle.

“De nombreuses sociétés disposent de beaucoup de liquidités. Elles peuvent en rendre aux actionnaires, ou alors mener une politique d’acquisitions”, deux facteurs de soutien au marché, ajoute-t-il.

L’actualité microéconomique devrait donc dominer la semaine prochaine, qui sera par ailleurs pauvre en indicateurs économiques de premier plan, notamment aux États-Unis.

Outre-Atlantique, le marché surveillera surtout mercredi la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Pour l’heure, la politique monétaire de la Fed reste très favorable, mais le marché craint en cas d’amélioration franche de l’économie une remontée des taux plus tôt que la mi-2015 comme anticipé jusqu’à présent.

Les très bons chiffres de l’emploi publiés jeudi alimentent cette idée, mais ont toutefois eu peu d’impact sur les indices boursiers.

“Ces chiffres favorables masquent toujours des dysfonctionnements majeurs (mesure large du chômage, taux de participation, salaires). La Fed devrait donc maintenir une politique monétaire accommodante avec des taux directeurs bas pour quelque temps encore”, explique François Duhen, stratégiste au Crédit-Mutuel-CIC.

“Le paradoxe est que les taux sont extrêmement bas avec des marchés actions au plus hauts. Une remontée trop rapide des taux longs serait mauvaise pour tout le monde”, selon M. Lamielle.

Enfin, la semaine s’annonce calme en zone euro, où les chiffres de production industrielle “vont dominer un agenda économique assez léger”, remarquent les économistes chez Unicredit.

“Nous pensons qu’ils seront bien orientés, ajoutent-ils, “montrant que la tendance à la reprise reste intacte”.