ésultats du bac, les banques et les mutuelles se battent pour démarcher les nouveaux bacheliers (Photo : Frederick Florin) |
[05/07/2014 11:59:16] Paris (AFP) Dès l’annonce des résultats du bac, les banques et les mutuelles se battent pour démarcher les nouveaux bacheliers, proposant offres et soirées spéciales à destination de ces futurs étudiants qui, pour la plupart, goûtent tout juste à la majorité.
Les bacheliers n’ont pas encore leur diplôme entre les mains, mais la chasse a déjà commencé: vendredi, devant les lycées où étaient affichés les résultats de l’examen, des envoyés des mutuelles étudiantes se les disputaient, proposant leurs produits pour l’année prochaine.
Dans les pages de publicité d’un quotidien national, la SMEREP félicitait les nouveaux bacheliers rappelant que l’inscription à la sécurité sociale étudiante est obligatoire.
A la LMDE, son unique concurrente, on assure qu’il est “important de faire la démarche, de venir vers les bacheliers et les étudiants”.
Les deux mutuelles embauchent plusieurs centaines de saisonniers qui devront séduire les étudiants lors des inscriptions dans l’enseignement supérieur, en juillet et en septembre. La LMDE tentait dès vendredi de fédérer ces étudiants en organisant des soirées du bac dans huit grandes villes françaises, sans alcool, et en partenariat avec la Banque populaire et la radio NRJ.
-‘Le renouvellement de notre fonds de commerce’-
A l’entrée du lycée parisien Henri-Bergson, les nouveaux bacheliers se voyaient proposer dès vendredi matin par le représentant d’une banque d’ouvrir un compte épargne. Avec comme cadeau un capital de départ plus ou moins important, selon la mention obtenue au bac, pouvant aller jusqu’à 160 euros pour une mention Très bien.
épargne (Photo : Pascal Guyot) |
Le bac marque le début des grandes “premières dans la vie. Des besoins vont naître pour ces clients”, constate Fabrice Labarrière, directeur du marché des particuliers à la Caisse d’épargne. Entre le coût du nouveau cycle d’études et des déménagements éventuels, les jeunes ont en effet besoin d’argent disponible. Et l’ouverture d’un compte est nécessaire pour percevoir les remboursements de l’Assurance maladie.
Ces efforts des banques sont payants, selon Olivier Thuin, responsable des particuliers pour la Banque populaire (qui fait partie du même groupe que la Caisse d’épargne).
“La volatilité des clients a augmenté ces dernières années”, mais plus “des deux tiers des jeunes de 18 ans qui ouvrent leur premier compte chez nous sont toujours clients jusqu’à sept ans après, à leur entrée dans la vie active”. La Banque populaire a également pensé aux lycéens convoqués pour le rattrapage du bac et propose des cours en ligne et des conseils pour les oraux.
Fabrice Labarrière résume l’enjeu de ces gestes envers les jeunes: “ce marché a une importance capitale: c’est le renouvellement de notre fonds de commerce”. Même si ces jeunes ne sont pas seuls quand ils décident de s’engager: selon la Caisse d’épargne, 88% d’entre eux “demandent l’avis de leurs parents avant d’ouvrir un compte”.
Yasmine et Estelle, 17 ans toutes les deux, ont eu leur bac et laisseront Corbeil-Essonnes en septembre pour intégrer Sciences Po. Dans quelle banque prendre un compte? Pourront-elles payer un loyer parisien? Elles vont comparer les offres et faire leur choix, mais toutes leurs décisions se feront en accord avec leurs parents.
“Je suis la première de la famille à partir dans le supérieur, on ne sait pas trop comment gérer. Mais ma mère ne veut pas que je prenne de petit boulot pour financer mes études”, confie Estelle, qui se résoudra alors à emprunter. Yasmine s’inquiète moins: “Ce sont mes parents qui mettront l’argent dans un premier temps, c’est donc eux qui décident”.