Conférence sociale : deux chaises vides, mais des projets de réforme

57d5443615a70c70f4b5b3503e199292cba0ba11.jpg
à leur arrivée à la conférence sociale le 7 juillet 2014 à Paris (Photo : Benoit Tessier)

[08/07/2014 04:45:16] Paris (AFP) La deuxième journée de la conférence sociale débute mardi matin avec l’absence remarquée de deux grands syndicats, la CGT et FO, mais cela n’empêchera pas le gouvernement Valls de lancer une nouvelle salve de négociations pour combattre le chômage, avec la certitude que les contestataires rentreront dans le rang.

L’ouverture de la troisième conférence du quinquennat Hollande a été difficile. Thierry Lepaon (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) ont lancé une charge contre Manuel Valls l’accusant d’avoir cédé aux demandes du patronat sans consulter les syndicats, notamment sur la pénibilité ou le code du Travail.

Ils ont donc décidé de “ne pas cautionner” le rendez-vous de mardi et choisi la politique de la chaise vide face au “mépris” manifesté par le Premier ministre à leur égard.

Mardi, sept tables-rondes axées sur l’emploi, le pouvoir d’achat, l’éducation ou encore la réforme territoriale, seront animées par neuf ministres. Outre le patronat, les syndicats réformistes (CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa) seront présents, tout comme la FSU, qui signale toutefois que les discussions sont “très mal engagées”.

6926b62fb3ad331372740dfab0938af954323302.jpg
étaire général de la CGT hierry Lepaon à son arrivée à la conférence sociale le 7 juillet 2014 à Paris (Photo : Kenzo Tribouillard)

A l’issue des tables-rondes, Manuel Valls aux commandes depuis 100 jours, dressera la feuille de route sociale pour l’année à venir. François Hollande a déjà annoncé lundi sa volonté de renforcer la lutte contre le chômage en relançant notamment l’apprentissage avec une réunion Etat-partenaires sociaux en septembre. Il a aussi annoncé de prochaines négociations sur le chômage de longue durée et pour moderniser le dialogue social.

Les syndicats, et surtout la CGT et FO, ont déjà fait savoir qu’ils seraient autour de la table pour ces discussions, le dialogue social n’étant pas mort, mais seulement victime d’un “bug”, selon la formule de Jean-Claude Mailly. De son côté, le chef de file de la CGT Thierry Lepaon a affirmé auprès de l’AFP que son syndicat “sera à la table des négociations” à la rentrée, réaffirmant que la CGT est toujours présente lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts des salariés.

d24b787b2455060c55e4260402a82da89fc5c867.jpg
érence sociale le 7 juillet 2014 à Paris (Photo : Kenzo Tribouillard)

“Deux organisations ont décidé de bocyotter la séance de mardi, je le regrette (…) Je ne doute pas qu’elles reviendront pour discuter. Elles ont indiqué qu’elle voudront bien poursuivre avec nous le dialogue social à la rentrée”, a commenté le ministre du Travail François Rebsamen.

– Pas de passage en force –

Le patron du Medef Pierre Gattaz, pour qui le pacte de responsabilité “proposé par le gouvernement va dans le bon sens”, espère lui aussi qu’ils “reviendront à la table des discussions”. Après un mouvement de grogne la semaine dernière, les organisations patronales, unies, se sont montrées plutôt satisfaites du premier volet de la conférence.

Sur le pacte qui cristallise l’hostilité de la CGT et de FO, le président Hollande a annoncé lundi la mise en place d’un comité de suivi pour évaluer les négociations de branche sur les contreparties aux baisses de charge et pour faire le bilan des aides publiques accordées aux entreprises, une vieille demande de la CGT.

Là aussi les syndicats devraient être au rendez-vous.

Après deux éditions plutôt consensuelles, le climat de cette troisième conférence sociale au Palais d’Iéna, pose la question de la pérennité d’une telle grand-messe.

Mais le président Hollande revendique toujours la méthode du dialogue social, qui a des “exigences” mais aussi des “vertus”. Il “permet d’avoir un calendrier, un cadre d’actions commun” pour un “compromis fondé sur le donnant-donnant”, a-t-il insisté lundi après sa rencontre avec le patronat et les syndicats -dont la CGT et FO.

Malgré les couacs, François Hollande a mis en avant le fait que la conférence aura été “utile” car “chacun est conscient de ses responsabilités”, rappelant l'”urgence” des réformes face au chômage de masse.

“Qui peut dire que le dialogue social n’a pas produit de résultats? Qui peut prétendre que l’on aurait fait plus vite et que l’on aurait fait mieux dans la précipitation ou dans le passage en force?” s’est-il défendu.