Grèce : le secteur public au ralenti en raison d’une grève

9b4aa06385712cbb3003079562025ad9d2e5651b.jpg
êt de travail, le 9 juillet 2014 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[09/07/2014 09:50:47] Athènes (AFP) Le secteur public tournait au ralenti mercredi en Grèce en raison d’une grève de 24 heures, observée par la centrale des fonctionnaires Adedy, pour protester contre les licenciements et la poursuite de la politique de rigueur.

“Non aux licenciements, à l’évaluation des fonctionnaires et à la dissolution des services publics”, déclare l’Adedy dans un communiqué, appelant à une manifestation à Athènes en fin matinée.

Le centre de la capitale était bloqué à la circulation à midi: plus d’un millier de manifestants s’apprêtaient à défiler jusqu’à la place Syntagma en bas du Parlement, selon la police.

L’Adedy a observé plusieurs grèves ces derniers mois pour protester contre les licenciements prévus d’environ 11.000 fonctionnaires d’ici à fin 2014, un engagement du gouvernement grec auprès de la troïka des créanciers, UE, BCE et FMI.

Ces dernières années, environ 20.000 agents ont été placés au chômage partiel, l’objectif étant d’arriver à 25.000 d’ici à fin 2014 via surtout la fusion ou la suppression des organismes publics.

Cette grève intervient un jour avant l’arrivée jeudi à Athènes des hauts représentants de la troïka pour procéder à l’audit régulier des comptes grecs en vue du déblocage d’une tranche d’un milliard d’euros d’ici à fin juillet.

La semaine dernière, la zone euro a donné son feu vert pour le versement d’un milliard d’euros au pays endetté.

Ces tranches font partie du second prêt de 130 milliards d’euros accordé à la Grèce par ses créanciers en 2012 après celui de 110 milliards (BIEN: 110 milliards) au début de la crise deux ans auparavant.

Mercredi soir, un projet de loi controversé sur la privatisation de 30% de la société publique d’électricité DEI sera soumis au vote au Parlement où la coalition gouvernementale droite-socialiste ne possède qu’une faible majorité de 152 députés sur 300 au total.

Malgré l’amélioration des finances publiques du pays en 2013 et l’optimisme sur le retour à la croissance d’ici à fin 2014 après six ans de récession, la Grèce fait toujours face à une énorme dette publique, à 175% du PIB.

Après son retour réussi sur les marchés de dette à moyen terme en avril avec une obligation de trois milliards d’euros à cinq ans, le gouvernement s’apprête à émettre mercredi une deuxième obligation “de près de trois milliards d’euros à trois ans”, ont indiqué plusieurs médias du pays et l’Agence de presse grecque, Ana (semi-officielle).

“L’année 2014 sera la première année du retour à la croissance” mais cela ne veut pas dire qu'”il ne faut pas continuer les réformes”, a indiqué le ministre grec des Finances Guikas Hardouvelis au cours d’une conférence organisée par The Economist sur l’économie en Grèce, tenue à Vouliagmeni, une station balnéaire près d’Athènes.

Selon le ministre, il faut ?uvrer “pour la réduction du taux de chômage”, l’un de plus élevés de la zone euro, à 27%, et faire avancer “les privatisations”.