Une compagnie au bord de la faillite, il y a une vingtaine d’années, aujourd’hui Air France se redresse petit à petit mais sûrement. Pour ce faire, il y a de l’effort, de l’abnégation, de la patience, de l’investissement, et surtout un marketing de haute voltige.
Pour s’en rendre compte du travail qui a été fait pendant ces dernières années, le management d’Air France a convié à un groupe de journalistes de la presse tunisienne pour aller constater de visu son hub à l’aéroport Paris-Charles De Gaulle…
Puis un petit «bonus» pour nous, un Paris-Londres-Paris, qui nous a permis de passer la nuit au Novotel London Blackfriars, situé pas loin du Parlement britannique et du Buckingham Palace.
Nous embarquons de l’aéroport Tunis-Carthage à bord d’un Airbus 321. Pas une seconde de retard, et à l’atterrissage, le pilote a même quelques minutes d’avance –ce qui nous obligera à rester à bord de l’avion. Certains diront que c’est un détail insignifiant, pourtant c’est tout le contraire, il est extrêmement important pour une compagnie aérienne et qui plus est fait désormais partie des “premiers“ de la classe dans l’aviation mondiale.
Passons.
En fait, l’objet essentiel de notre voyage, c’est le hub d’Air France à Paris-Charles de Gaulle, considéré désormais comme le hub le plus puissant d’Europe, avec plus de 25.000 opportunités de correspondances entre le long-courrier et le moyen-courrier, ou vice-versa, en moins de deux heures. A noter que l’aéroport Tunis-Carthage est connecté à ce Hub 4 fois par jour.
Explication et visite guidée de Jean-Paul Claret, féru de précision et de détail (ah ! s’il avait été prof…), mais surtout rompu à la communication presse.
Donc, à Paris-Charles de Gaulle, le programme des vols d’Air France est organisé en 6 plages de rendez-vous, soit six vagues d´arrivées et de départs, étalées tout au long de la journée pour permettre un maximum de correspondances dans un délai le plus court possible.
En plus clair, le mode de fonctionnement d’un hub consiste à “permettre la connexion d’un grand nombre de petits flux de trafic (court et moyen-courriers) aux flux plus importants de et vers l’international (long-courriers)“. Il s’agit de créer plusieurs fois par jour des «plages» de rendez-vous sur lesquelles sont concentrées les arrivées et les départs des vols. Les passagers peuvent ainsi rapidement et facilement prendre une correspondance, d’un vol moyen-courrier vers un vol long-courrier, ou vice-versa, poursuit le document d’Air France.
Ce concept du hub, par les trafics qu’il permet de drainer, est un atout concurrentiel fondamental. Grâce au hub, l’aéroport a accueilli un nombre croissant d’avions gros porteurs et enregistré une croissance rapide du trafic intercontinental. Ce système permet l’utilisation d’avions plus gros, ce qui limite les nuisances et les émissions de CO2. Ce système permet aussi, lorsque la demande faiblit sur une destination, de compléter les flux «directs» manquants par des flux de correspondances.
En ce qui concerne l’axe Tunis-Paris et Paris-Tunis, on lit ceci: «la desserte de la Tunisie, ces dernières années, est un exemple de cette qualité «d’amortisseur de crise» du hub. La fréquentation des Français en Tunisie a chuté de plus de 40% entre 2010 et 2013, mais Air France a pu maintenir une desserte de qualité grâce aux correspondances proposées de/vers 103 pays. Air France assure actuellement 4 vols quotidiens du départ de Tunis vers Paris-Charles de Gaulle».
Le directeur d’Air France pour la Tunisie, Nicolas Delaporte, apporte une petite précision mais très importante pour les voyageurs tunisiens (chefs d’entreprise et autres) en soulignant que: «Nos clients Tunisiens ont besoin d’un partenaire qui sait s’inscrire dans la durée. Notre hub de Paris-Charles de Gaulle est un atout essentiel et, grâce aux ouvertures régulières de nouvelles destinations, il nous permet d’accompagner le développement à l’international des entreprises tunisiennes».
Le trio “Investissement-Expansion-Modernisation“
A travers ce que nous avons vu à Paris-Charles de Gaulle, Aéroport de Paris –propriétaire de l’aéroport- et Air France –composante essentiellement des lieux- ont massivement investi dans la «chose» transport, ce qui leur a permis d’avoir une réputation à la fois européenne et internationale/mondiale. Et apparemment la vision était bonne, puisque selon plusieurs documents et autres rapports, Paris-Charles de Gaulle présente le plus fort potentiel de développement par rapport aux autres plateformes européennes. «L’une des grandes forces de cette plateforme est de ne pas être saturée, et d’être en expansion pour anticiper les évolutions à venir». On l’a vu pendant notre court séjour à Paris : l’ADP est un chantier permanent.
Moyennant un investissement de 580 millions d’euros, le terminal 2 de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle s’est doté en 2012 d’un nouveau satellite, qui offre 16 points de stationnement avion supplémentaires. A terme, le hub de Paris-Charles de Gaulle pourra accueillir près de 42 millions de passagers par an.
Connexion Paris-Charles de Gaulle/Amsterdam-Schiphol
On nous expliquera par la suite qu’un “hubway“, autrement dit 12 vols quotidiens cadencés, relie entre eux les hubs de Paris-Charles de Gaulle et d’Amsterdam-Schiphol. Le réseau Air France/KLM ainsi mis en résonance offre 232 destinations.
A noter également que «les réseaux d’Air France et de KLM sont complémentaires pour relier plus efficacement l’Europe au reste du monde. Le nombre de destinations communes à Air France et à KLM est limité: 70% des escales long-courriers et 60 % des escales moyen-courriers sont des destinations desservies uniquement par l’une des deux compagnies».
Le centre de commandement d’ADP
En tant qu’invités de la compagnie, et grâce à notre ami Jean-Paul Claret –qu’est-ce qu’il est efficace ce bonhomme!-, nous avons eu le privilège de visiter également ce qu’on pourrait appeler «le centre névralgique» de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle. C’est une espèce d’osmose “hommes-machines“ qui est chargée de toutes les opérations techniques/technologiques, financières, managériales aussi bien au niveau du sol (aéroport) qu’à celui des avions en vol voire parfois sur d’autres aéroports à l’étranger. Bien entendu, les équipements sont on ne peut plus sophistiqués.
C’est l’Etat-major, le quartier général ou centre de commandement de l’aéroport, qui fonctionne 24h/24 et 7j/7. Il a l’œil et l’oreille partout et sur tout. Qu’est-ce qu’il se passe des choses dans cet endroit!
Quid d’Air France à Paris-Charles de Gaulle?
•32 millions de passagers par an
•25.024 opportunités de correspondance en moins de 2 heures par semaine, soit la meilleure offre en Europe
•Air France représente 52% du trafic passager de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle
•103.000 passagers par jour en moyenne
•52% des passagers en correspondance
•790 vols quotidiens
•7.300 personnels d’escale
•140 enfants ‘UM’ voyageant seuls par jour
•500 passagers handicapés ou à mobilité réduite par jour.