à Lisbonne (Photo : Patricia de Melo Moreira) |
[10/07/2014 11:24:10] Lisbonne (AFP) La crise financière que traverse le groupe portugais Espirito Santo, principal actionnaire de la BES, a ébranlé la confiance des investisseurs, entraînant jeudi la chute de la Bourse de Lisbonne et la hausse des taux d’emprunt du Portugal.
Vers 11H00 (09H00 GMT), le taux à 10 ans du Portugal sur le marché obligataire grimpait à 3,906% (contre 3,771%), poursuivant sa hausse entamée la veille.
La Bourse de Lisbonne chutait jeudi matin de plus de 3%, tirée vers le bas par la dégringolade du titre de Banco Espirito Santo (BES) et des autres valeurs financières.
A 09H25 GMT, l’indice PSI 20 perdait 3,53% à 6.146,59 points, et la BES plongeait de 11,54% à 0,54 euro.
Peu avant, Espirito Santo Financial Group (ESFG), premier actionnaire de la BES, avait annoncé sa décision de suspendre la cotation de ses actions et obligations.
Juste avant sa suspension, à 08H06 GMT, le titre d’ESFG perdait 8,85% à 1,18 euro à la Bourse de Lisbonne.
Depuis l’annonce du départ du PDG de la BES, Ricardo Salgado, le 20 juin, la première banque cotée du Portugal a perdu 30% de sa valeur boursière et celle d’ESFG a fondu de moitié.
Mercredi, l’agence d’évaluation financière Moody’s avait enfoncé plus loin en catégorie “spéculative” la note à long terme d’ESFG , à Caa2, la plaçant à quelques crans du défaut de paiement.
Dans un communiqué, ESFG, dont le siège est à Luxembourg, a indiqué jeudi “évaluer actuellement l’impact financier de son exposition” à Espirito Santo International (ESI) qui accumule les dettes et n’a pas honoré des échéances d’obligations détenues par des clients en Suisse.
Le groupe s’apprête à dévoiler un plan de restructuration de la dette d’ESI, évaluée par la presse portugaise à plus de 7 milliards d’euros. A priori, l’ESI souhaite négocier un allongement des maturités, sans décote pour les créanciers.
En grande difficulté financière, ESI détient 49% de Espirito Santo Financial Group, lui-même premier actionnaire de la BES avec 25%. L’autre actionnaire historique de la BES, le français Crédit Agricole, a profité d’une récente augmentation du capital pour réduire sa participation de 20,1% à moins de 15%.