Obligations : la Grèce lève 1,5 milliard d’euros dans la tourmente portugaise

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à Madrid (Photo : Javier Soriano)

[10/07/2014 16:13:59] Athènes (AFP) La Grèce n’a pu lever jeudi que 1,5 milliard d’euros en vendant une obligation à trois ans sur fond de tourmente provoquée sur les marchés par la chute de l’action de la Banque portugaise Espirito Santo.

“Malgré le climat défavorable mercredi et jeudi sur les marchés internationaux et surtout sur les marchés de la périphérie, la Grèce a pu lever 1,5 milliard d’euros assorti d’un coupon de 3,375% et un taux d’intérêt de 3,5%”, a indiqué le ministère grec des Finances dans un communiqué.

Le gouvernement a exprimé “sa satisfaction car les investisseurs ont exprimé encore une fois leur confiance dans le gouvernement grec”, indique ce texte.

Privé des marchés d’emprunt à long et moyen terme depuis l’éclatement de la crise de la dette en 2010, Athènes avait fait son premier retour réussi sur le marché de la dette en avril en vendant une obligation de trois milliards d’euros à cinq ans à un taux de 4,95%.

Cette obligation avait été souscrite plus de huit fois et la Grèce avait alors levé trois milliards d’euros.

Mercredi, la Grèce a annoncé son deuxième retour sur les marchés avec une obligation à trois ans sans préciser le montant. Mais la majorité des médias du pays avaient estimé qu’il s’agirait d’une obligation entre 2,5 et 3 milliards d’euros.

Les sites financiers grecs ont déploré jeudi qu’Athènes “n’aie pu lever que la moitié de la somme de 3 milliards d’euros initialement prévue”.

Selon le site Euro2day, “l’émission de l’obligation à trois ans a été affectée par la crise de la banque portugaise” ayant des répercussions surtout dans les pays de la périphérie de la zone euro.

Mais selon une source au ministère grec des Finances ayant requis l’anonymat, “la Grèce ne voudrait que lever plus de 500 millions d’euros”.

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à Lisbonne (Photo : Patricia de Melo Moreira)

“Notre objectif n’était pas combien on allait lever mais de lever une somme malgré les conditions défavorables à un taux juste”, a indiqué un haut responsable du ministère au site financier Naftémporiki.

Les conseillers de cette émission étaient les banques Merrill Lynch, Deutsche Bank, Golman Sachs, Citi, JP Morgan, Morgan Stanley, Nomura, HSBC, UBS et BNP Paribas.

L’indice de la Bourse d’Athènes a clôturé en baisse jeudi (-1,84%) à 1.151,84 points, après avoir perdu 1,7% la veille.

“Les prix des actions subissent de fortes pressions après la chute des marchés de la périphérie de l’Europe en raison de la crise à la banque portugaise Espirito Santo”, a indiqué l’Agence de presse grecque (Ana, semi-officielle).

L’émission de jeudi coïncide avec la visite à Athènes des hauts représentants de la troïka des créanciers de la Grèce (UE, BCE et FMI) en vue du versement d’une tranche d’un milliard d’euros d’ici fin juillet.

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Le ministre des finances grec Guikas Hardouvelis le 20 juin 2014 au Luxembourg (Photo : Georges Gobet)

Parallèlement, lors d’une rencontre entre les représentants des créanciers et le ministre des finances Guikas Hardouvelis, des incidents ont éclaté entre des policiers et des dizaines d’ex-femmes de ménage du ministère venues protester alors qu’elles avaient été licenciées dans le cadre de la réduction des dépenses publiques.

Le retour de la Grèce sur le marché de la dette est perçu par le gouvernement et les créanciers comme un signe de l’amélioration de son économie, plongée dans une profonde récession depuis six ans.

Cependant Athènes fait toujours face à une énorme dette publique, à 175% du PIB, et le gouvernement aspire à son allègement au cours des discussions prévues d’ici fin 2014 au sein de la zone euro.

“La zone euro s’est engagée à soutenir la Grèce sous condition que le pays suive le plan d’assainissement de son économie”, a souligné mercredi Klaus Regling, le directeur du mécanisme de stabilité en Europe (MSE), au cours d’une conférence à Athènes.

La Grèce espère un prolongement des échéances de remboursement de sa dette et une nouvelle baisse de taux d’intérêt après celui accordé par ses créanciers en 2012.