érité le 10 juillet 2014 (Photo : Patricia de Melo Moreira) |
[10/07/2014 18:00:17] Lisbonne (AFP) Plusieurs milliers de Portugais ont défilé jeudi après-midi dans les rues de Lisbonne pour protester contre la politique d’austérité qui a amputé leurs salaires et réclamer la démission du gouvernement de centre droit.
“Il existe une solution, nous voulons des élections”, scandaient les manifestants en tête du cortège organisé par la CGTP, principale confédération syndicale du pays, tandis que les banderoles proclamaient “le gouvernement dehors!” ou encore “pour une politique différente”.
“Il y a deux ans, je pouvais encore espérer une vie confortable. Aujourd’hui, je ne sais même pas si je pourrai payer les traites de ma maison”, raconte Silverio Fernandes, 50 ans, contrôleur de bus dans la région d’Aveiro (nord).
“Ce sont toujours les mêmes qui paient la facture, pendant que d’autres gagnent des millions”, a-t-il ajouté.
Venus de Porto (nord), Setubal (sud) ou encore de Portalegre (centre), les manifestants ont convergé vers le Parlement en deux cortèges, l’un composé de fonctionnaires, l’autre de salariés du secteur privé.
Les manifestants protestaient notamment contre des réformes du code du travail jugées “hautement préjudiciables pour les salariés” et de nature à aggraver “le démantèlement des conventions collectives”, selon la CGTP.
“Nous travaillons toujours plus, pour des salaires toujours plus bas et des impôts toujours plus élevés”, s’emporte Joaquim Lucas, 50 ans, employé municipal de la commune d’Avis (centre).
érité le 10 juillet 2014 (Photo : Patricia de Melo Moreira) |
Armenio Carlos, le secrétaire général du syndicat, a demandé la mise en place “d’une politique de gauche”, répondant “aux réalités des travailleurs et du peuple portugais”, lors d’un discours devant la foule rassemblée devant le Parlement.
La confédération syndicale avait déjà mobilisé plusieurs milliers de manifestants le 21 juin à Lisbonne et le 14 juin à Porto, la grande ville du nord pays.
Le syndicat a appelé a un nouveau rassemblement le 25 juillet pour dénoncer les coupes provisoires dans les salaires des fonctionnaires supérieurs à 1.500 euros, qui doivent être approuvées le même jour en deuxième lecture par le Parlement.
Le Portugal, qui bénéficiait depuis 2011 d’un plan d’aide de 78 milliards d’euros en échange d’un programme de rigueur et de réformes, s’est affranchi le 17 mai dernier de la tutelle de ses créanciers.