1. En conclusion, la Tunisie peut-elle bénéficier de cette ‘Révolution du Schiste’ tout en garantissant un environnement sain pour nous et pour les futures générations?
Comme indiqué plus haut, la Tunisie dispose des ingrédients nécessaires pour une ‘success story’ en matière de développement de gaz et pétrole de schiste. Si prouvé, ce potentiel pourra assurer non seulement une indépendance énergétique, vivement souhaitée, mais avoir aussi des répercussions positives, économiques et sociales énormes pour la Tunisie d’aujourd’hui, ainsi que pour les générations futures.
Le Code des Hydrocarbures, en vigueur depuis 1999, doit rapidement être revu, afin de l’adapter aux nouvelles conditions nationales et internationales et tenir compte des spécificités de l’activité ‘Hydrocarbures non conventionnels’.
Pour ce qui est des risques sur l’Homme et l’Environnement, mieux que beaucoup d’autres industries, l’industrie pétrolière a identifié ces risques potentiels, et développé l’expertise et les moyens nécessaires pour s’en prémunir et y remédier, si nécessaire.
A mon humble avis, la peur suscitée par certains médias et organisations, est fortement exagérée, et sans commune mesure avec la réalité, même si quelques rares ‘abus’ ou erreurs, ont été commis par certaines sociétés aux EU.
Il va de soi que notre législation doit rapidement s’adapter à l’intensification de cette activité, et que les Organismes étatiques concernés au sein des Ministères de l’Industrie et de l’Environnement (DGE, ETAP et ANPE), doivent renforcer le suivi, ainsi que le contrôle aux divers stades de cette activité (Exploration, Evaluation, Production et Abandon).
L’implication de la Société civile, ainsi que des communautés locales dans ce processus est un gage de succès pour cette activité, et les Sociétés pétrolières doivent s’engager à plus de transparence et de communication.
Un ‘Dialogue national’ serein et responsable, regroupant tous les intervenants du Gouvernement, de la Société Civile (ONG), ainsi que des Sociétés Pétrolières, et focalisant sur l’activité ‘Hydrocarbures non Conventionnels’ sera certainement à recommander.
Il faut noter aussi que le projet de développement des énergies renouvelables est important et certainement à encourager, mais les énergies solaires et éoliennes ne sauraient à elles seules combler le déficit énergétique, ni remplacer certaines utilisations du gaz ou du pétrole. Disons que ces 2 types d’énergies sont complémentaires, et l’une n’exclut pas l’autre, au contraire !
Notre voisin, l’Algérie, bien que nettement mieux nantie que la Tunisie en hydrocarbures conventionnels, a récemment décidé d’autoriser le développent de l’activité ‘gaz et pétrole de roches-mères’ sur son territoire.
Nous partageons avec notre voisin, la même Province Géologique (Bassin de Ghadamès), ainsi que la même Nappe phréatique (le Continental Intercalaire), il serait donc judicieux, et même recommandé de conjuguer nos efforts, en vue d’optimiser cette activité et d’en faire profiter nos deux peuples, économiquement et socialement.
Je voudrais enfin paraphraser Sir Winston Churchill, qui disait : ‘les Leaders agissent et les Autres attendent pour voir’. N’attendons pas trop quand même, car le train de la ‘Révolution du Schiste’, actuellement dans notre gare, risque de partir et nous laisser sur le quai !