Les maladies cancéreuses et psychiatriques dans la zone du lac de Bizerte ont enregistré une hausse de 35% à cause de la pollution. C’est Dhikra Gharbi, représentante du secrétariat de l’Etat au Développement durable, qui l’a indiqué lors d’une séance d’audition tenue, jeudi 10 juillet, par la commission du développement durable et de l’environnement.
Evoquant le projet de loi relatif à l’adoption du contrat de prêt conclu entre la Tunisie et la BEI (Banque européenne d’investissement) pour financer le projet de lutte contre la pollution au lac de Bizerte, elle a précisé que plusieurs interventions prioritaires ont été fixées suite à l’opération d’audit visant à déterminer les sources de pollution probables dans la région.
Ce prêt, d’un montant d’environ 88 millions de dinars (près de 40 millions d’euros), vise à contribuer à la promotion de l’infrastructure environnementale du lac de Bizerte afin de garantir un développement socio-économique durable dans la région.
Le coût total de ce projet est estimé à environ 177 millions de dinars. Il vise, selon Mme Gharbi, l’élimination de la pollution émanant des entreprises industrielles, l’amélioration du système d’assainissement de la région et la gestion des déchets solides, outre l’aménagement du lac de Bizerte et l’élargissement du port de pêche dans la région de Menzel Abderrahmen.
La pollution du lac de Bizerte, causée par les activités industrielles et agricoles, constitue une entrave à l’investissement de cet espace à haute valeur économique et qui occupe un emplacement stratégique en Méditerranée, a-t-elle souligné.
Le constituant Moktar Namouchi a, pour sa part, appelé la partie européenne à assumer sa responsabilité dans la lutte contre la pollution qui menace la Mare Nostrum conformément à l’initiative horizon 2020 pour la dépollution de la mer Méditerranée approuvée par le partenaire européen.
Le constituant Mohame Zrig s’est interrogé sur le degré de pollution dans le lac de Bizerte et les opportunités pour les autres régions menacées de bénéficier de projets similaires.
D’autres constituants ont évoqué les dispositions prises en vue de garantir le décaissement approprié des financements et éviter la corruption.
Répondant aux interrogations des constituants, Mme Gharbi a affirmé que plusieurs dispositions ont été prises, notamment la mise en place d’une unité de gestion par objectif (UGPO) chargée de la gestion financière et la coordination entre les bailleurs de fonds et les bénéficiaires.