La Bourse de Paris va chercher un second souffle après une semaine difficile

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[12/07/2014 08:18:10] Paris (AFP) Après une semaine difficile où la Bourse de Paris a nettement décroché, la place va chercher un second souffle du côté des États-Unis qui entrent de plain-pied dans leur saison de résultats.

Alors que les marchés sont impatients de savoir si les entreprises vont prendre le relais de la croissance, plusieurs poids lourds de Wall Street vont apporter des réponses la semaine prochaine, en attendant ceux du CAC 40 un peu plus tard dans le mois.

Le secteur bancaire sera en première ligne: Citigroup, Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Bank of America vont ainsi prendre la relève de Wells Fargo qui a publié vendredi des résultats conformes aux attentes au 2e trimestre. Les banques seront accompagnées par d’autres géants comme notamment General Electric, Yahoo! ou Intel.

“Les résultats d’entreprises vont être le grand point d’intérêt des marchés et vont donner la tendance jusqu’à la rentrée”, estime Christopher Dembik, un analyste de Saxo Banque. Et d’ajouter: “C’est ce qui déterminera si l’été sera calme ou chaotique”.

“Le gros morceau de la semaine, ce sont les banques américaines, qui sont au c?ur de l’activité financière, et de la distribution de crédit”, relève aussi Jean-Louis Mourier, un économiste de Aurel BGC. Les groupes comme General Electric sont également “intéressants car comme ils sont très diversifiés, ils donnent beaucoup informations sur l’activité économique dans plusieurs zones du monde”, analyse-t-il.

Le deuxième point fort de la semaine, même si les attentes sont limitées, se situe également outre-Atlantique avec l’intervention de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, qui prononcera mardi et mercredi le même discours devant les deux chambres parlementaires américaines.

“Même si Mme Yellen minimise l’éventualité d’un changement précoce” de politique monétaire, notamment pour relever les taux directeurs, les investisseurs “surveilleront tout signe de fissure du fait de la santé relativement bonne de l’économie et des fortes créations d’emploi”, jugent les économistes du bancassureur ING.

“Les attentes sont néanmoins assez faibles”, car Mme Yellen a déjà largement brossé les perspectives en matière de politique monétaire, prévoit M. Dembik.

– PIB chinois –

Du côté des indicateurs, les Etats-Unis publieront leurs ventes de détails en juin mardi, leur production industrielle mercredi, les mises en chantier de logements juin et les demandes hebdomadaires d’allocations chômage jeudi. La zone euro dévoilera pour sa part sa production industrielle en mai lundi, son commerce extérieur en mai mercredi et son inflation en juin jeudi. Le baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers en Allemagne est aussi attendu mardi.

La Chine sera également une source d’intérêt pour les investisseurs mercredi prochain, avec une importante série d’indicateurs et en particulier le PIB au 2e trimestre.

Au bout du compte, “si le décalage entre les consensus et les chiffres annoncés”, tant sur les résultats que sur les indicateurs, “n’est pas de trop forte ampleur, le marché parisien devrait pouvoir renouer avec la hausse” la semaine prochaine, estime M. Dembik.

Pour M. Mourier, il n’y a pas non plus de “vraies raisons d’avoir une correction plus significative”, même si pour le moment il n’y a “pas vraiment de catalyseurs pour monter ce qui rend les investisseurs nerveux”.

Le décrochage observé lors de la semaine écoulée en a été l?illustration. L’indice CAC 40 a ainsi perdu au total 3,41% et terminé vendredi à 4.316,5. Depuis le début de l’année, ses gains sont ramenés à 0,48%.

“Le CAC est revenu près de son niveau du début d’année, six mois de hausse sont ainsi quasiment passés à la trappe”, observe M. Dembik.

Les difficultés de la Banco Espirito Santo (BES) qui ont fait flancher les Bourses européennes jeudi “ont servi d’excuse au marché pour corriger juste avant la saison des résultats”, analyse-t-il.

Les “statistiques industrielles très mauvaises en Europe” ont aussi joué, relève M. Mourier.

Quant aux déboires de BES, poursuit-il, ils sont “venus rappeler que le risque systémique a sans doute baissé mais qu’il peut y avoir encore des accrocs”.

Euronext (CAC 40)