L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) estime nécessaire d’entamer des “négociations sociales urgentes” dans le secteur public et la fonction publique, ainsi qu’à la révision de nombre de décisions de la loi des finances complémentaire, notamment celles qui touchent le pouvoir d’achat des salariés.
La centrale syndicale a également exprimé, dans un communiqué rendu public lundi, son “inquiétude de la hausse continue des prix, que ce soit celle causée par le monopole, la contrebande et le commerce parallèle ou par les décisions prises par le gouvernement provisoire, notamment celle de l’augmentation du prix des carburants”. Cette décision est “unilatérale et non justifiée alors que les négociations entre les parties concernées étaient encore en cours”, a précisé l’UGTT, expliquant que cette décision aura des “répercussions néfastes sur la crédibilité des négociations et du dialogue sociale, ainsi que le pouvoir d’achat des citoyens”.
Pour l’UGTT, l’augmentation du prix des carburants “poussera des franges de la société au besoin à la puvreté et la précarité et constituera un élément de tension sociale ouverte à tous les scénarios”.
L’organisation syndicale s’inquiète aussi de la dégradation de la valeur du dinar tunisien par rapport aux devises étrangères “à cause du déséquilibre de la balance commerciale et la continuation d’une politique d’importation aléatoire et inutile à l’économie nationale”.
“La hausse de la contrebande, qui touche désormais des secteurs sensibles et des produits de première nécessité et qui constitue une perte en devises et un lourd fardeau payé par les citoyens, est également une source d’inquiétude pour l’UGTT”, ajoute le communiqué.
Par ailleurs, la centrale syndicale déplore la lenteur de la mise en oeuvre de la feuille de route concernant les nominations, critiquant en même temps “les nominations parachutées dans nombreuses administrations, régions et missions diplomatiques qui font monter la tension et paralysent l’établissement public”.
Dans son communiqué, l’UGTT fustige “la pression exercée sur les syndicalistes, que ce soit de la part des patrons d’entreprises ou d’autres parties, à l’instar du procès intenté contre le secrétaire général adjoint Kacem Afeya” qui vise, toujours selon l’UGTT, “à déstabiliser l’UGTT”. La plainte portée contre Afeya est considérée, selon l’UGTT, comme “une plainte malveillante, un procès d’opinion inacceptable contre tous les syndicalistes et une façon d’impliquer la justice dans des affaires sociales, politiques et économiques”.
A propos de l’insécurité, la centrale syndicale affirme être prête à lutter, avec les forces de la société civile et l’ensemble des citoyens, “contre le terrorisme avec tous les moyens sécuritaires et éducatifs”, et appelle à accélérer l’adoption de la loi de lutte contre le terrorisme “qui ne doit pas faire l’objet de surenchères politiques”.
Enfin, l’UGTT s’inquiète également de la réticence des citoyens quant à l’inscription dans les listes éléctorales et de ses répercussions négatives sur la crédibilité des élections et l’instauration de la démocratie, appelant toutes les forces syndicales à se mobiliser dans le cadre d’une campagne de sensibilisation pour l’inscription. La centrale syndicale souligne aussi dans cet ordre d’idées la nécessité d’assurer la neutralité des sous-commissions électorales et le respect des dates des élections fixées par la Constitution.