Portugal : le titre de la banque BES accélère sa chute

c6d38df45ced879938a4ae514b5b2985bf15a992.jpg
ège social de la banque portugaise Espirito Santo (BES), le 10 juillet 2014 à Lisbonne (Photo : Patricia de Melo Moreira)

[15/07/2014 09:31:16] Lisbonne (AFP) Le titre de la banque portugaise Espirito Santo (BES) poursuivait sa descente aux enfers mardi matin à la Bourse de Lisbonne, plongeant brièvement de plus de 20% sur fond d’inquiétudes concernant un éventuel défaut de paiement de la part d’une des holdings du groupe.

A 09H13 GMT, le titre de la première banque privée du Portugal dévissait de 15,28% à 0,38 euro.

Les actions de la BES s’étaient déjà effondrées de 7,48% lundi à la clôture, malgré l’entrée en fonctions d’une nouvelle équipe dirigeante et l’interdiction de leur vente à découvert, un mécanisme spéculatif qui consiste à parier sur la baisse d’une action.

Le PSI 20, principal indice de la place lisboète, cédait 1,80% à 6.070,69 points, pénalisé par la BES mais aussi par ses concurrentes BCP (-4,14% à 0,10 euro) et BPI (-2,80% à 1,32 euro).

Lundi, l’agence de notation Fitch avait affirmé que les “retombées immédiates” des difficultés du groupe Espirito Santo sur les autres banques portugaises étaient “circonscrites pour l’instant”, mais rendaient le système bancaire “vulnérable à une perte de confiance”.

L’attention était tournée aussi vers Portugal Telecom (PT), qui reculait de 1,39% à 1,84 euro, car l’opérateur de télécommunications a acquis en avril 897 millions d’euros de dette d’une des holdings du groupe Espirito Santo, dont 847 millions arrivent à échéance mardi.

Si le quotidien économique Jornal de Negocios évoquait la possibilité d’un prolongement du délai de remboursement, le Diario Economico assurait que “ce défaut de paiement aura lieu aujourd’hui (mardi)”.

Ce prêt de Portugal Telecom à Rioforte, la société qui réunit les branches non financières du groupe Espirito Santo, a été durement critiqué par l’opérateur brésilien Oi, dont la fusion avec PT doit être finalisée à l’automne.

Début juillet, Oi avait exigé des “clarifications” de la part de Portugal Telecom concernant cette opération qui pourrait entraîner une réduction du poids promis aux actionnaires de l’opérateur portugais au sein de la future entité, censée devenir un géant des télécommunications du marché lusophone.

En raison de son exposition à la lourde dette des autres sociétés du groupe Espirito Santo, la banque BES traverse sa plus grave crise depuis sa nationalisation dans la foulée de la Révolution des Oeillets de 1974.