est de la France (Photo : Frederick Florin) |
[15/07/2014 14:16:09] Strasbourg (AFP) Le chrétien-démocrate Jean-Claude Juncker, élu mardi président de la Commission européenne, a donné un discours plein de promesses dont un plan d’investissement de 300 milliards d’euros pour lutter contre le chômage et une Europe plus sociale.
M. Juncker, désigné le 27 juin par 26 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE sur 28, a obtenu 422 voix contre 250, avec 47 abstentions et 10 bulletins nuls. L’ancien Premier ministre luxembourgeois, un vétéran de la construction européenne, devait obtenir la majorité absolue, soit 376 voix sur 751 députés.
Il n’a pas fait le plein des voix, puisque la grande coalition entre son parti de droite, le PPE, et les socialistes, à laquelle s’étaient ralliés les Libéraux et centristes, faisait un total de 480 députés. Cela signifie qu’au moins une soixantaine de parlementaires ont fait défection.
M. Juncker a tenté jusqu’au bout de convaincre les indécis, avec un catalogue d’engagements clairement adressés aux élus socialistes, libéraux et Verts.
“Nous devons répondre aux angoisses, aux peurs et aux espoirs des citoyens européens par le rêve”, a-t-il dit, avant d’annoncer son intention de demander un plan d’investissement de 300 milliards d’euros sur les trois prochaines années pour lutter contre le chômage.
“Le social doit être aussi au c?ur de l’action européenne”, a-t-il dit en promettant de “lutter contre la fraude fiscale, l’évasion fiscale, le dumping social”. Il a assuré qu’il allait “modifier le processus d’autorisation de culture des OGM” et qu’il n’accepterait pas un accord de libre échange avec les Etats-Unis conclu “à n’importe quel prix”.
– “Pas de chèque en blanc” –
Jean Claude Juncker (Photo : P. Pizarro/E. Vaissière) |
“Nous ne vous donnons pas un chèque en blanc”, a toutefois averti le président du groupe socialiste, Gianni Pittella. “C’est difficile pour une partie du Parlement, mais en votant pour élire le président de la Commission européenne, nous établissons une vraie démocratie européenne”, a insisté le patron des Libéraux, Guy Verhofstadt.
L’élection de M. Juncker ouvre le bal des nominations, avec la désignation attendue mercredi par les dirigeants européens du vice-président chargé de la politique extérieure.
Les libéraux, incontournables pour la constitution d’une majorité au Parlement, réclament “une représentation dans toutes les institutions”, et exigent que l’exécutif bruxellois compte “pas moins de neuf postes de commissaire pour des femmes”, comme dans la Commission sortante.
Les exigences des libéraux renvoient au grand marchandage engagé entre les capitales pour les deux derniers grands postes à pourvoir, chef de la diplomatie européenne et président du Conseil, et pour l’obtention de portefeuilles de poids au sein de l’exécutif.
Les socialistes revendiquent le poste de président du Conseil, actuellement occupé par le chrétien-démocrate belge Herman Van Rompuy, mais ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur un candidat. Ils pourraient se satisfaire du poste de chef de la diplomatie, avec en complément le portefeuille de l’Economie, brigué par l’ancien ministre socialiste français Pierre Moscovici.
La présidence du Conseil pourrait alors revenir à la droite du PPE ou aux libéraux. En cas de blocage, les chefs d’Etat et de gouvernement pourraient choisir de renvoyer cette décision à un nouveau sommet en septembre ou en octobre.
Le sommet de mercredi soir à Bruxelles ne déboucherait que sur la nomination du successeur de la Britannique Catherine Ashton à la tête du service diplomatique. Le poste devrait revenir à une femme. La jeune chef de la diplomatie italienne, la social-démocrate Federica Mogherini, tient la corde, mais la Bulgare Kristalina Georgieva, proche du PPE et actuelle commissaire à l’Action humanitaire, brigue également la fonction.