Le Fonds monétaire international (FMI) décaissera, à la fin août 2014, près de 220 millions de dollars EU, soit l’équivalent de 379,2 millions de dinars tunisiens, au profit de la Tunisie, et ce après l’examen et la conclusion par le Conseil d’administration dudit fonds de la quatrième revue de l’accord de confirmation en faveur de la Tunisie.
Le FMI souligne dans un communiqué rendu public mercredi 16 juillet qu’une mission, dirigée par Amine Mati, a séjourné à Tunis du 10 au 24 juin 2014 pour mener à bien les entretiens relatifs à la quatrième revue du programme économique de la Tunisie, appuyé par un accord de confirmation de 24 mois approuvé en faveur de la Tunisie par le Conseil d’administration du FMI le 7 juin 2013.
Pour rappel cet accord de confirmation biennal, dont la troisième tranche d’un montant de 358,515 millions de dinars a été décaissée en avril 2014, porte sur un plan d’aide d’environ 1,78 milliard de dollars (2,836 milliards de dinars) pour appuyer le programme de réforme économique en Tunisie.
La mission s’est ainsi entretenue, au cours de cette visite, avec plusieurs hauts responsables du gouvernement et de la banque centrale de Tunisie (BCT) ainsi qu’avec les représentants du secteur bancaire, du secteur privé, des syndicats, du parlement, de la communauté des bailleurs de fonds, et de la société civile.
Au terme de ces entretiens, elle a salué dans une déclaration, rendue publique, les progrès réalisés dans la mise en œuvre des politiques destinées à préserver la stabilité macroéconomique et à promouvoir une croissance plus forte et plus inclusive dans une conjoncture nationale et internationale délicate.
“L’annonce d’échéances claires pour les élections législatives et présidentielles prévues avant la fin 2014 représente un jalon fondamental dans la transition démocratique de la Tunisie. Cette plus grande clarté au niveau politique sera un atout de confiance dans l’économie tunisienne et diminuera l’attentisme des investisseurs. La situation économique reste cependant fragile et le niveau de croissance est insuffisant pour réduire sensiblement le chômage, notamment chez les jeunes”, lit-on dans la déclaration.
Selon la même source, “l’activité économique reste modeste. Les estimations de croissance pour 2013 ont été revues à la baisse à 2,3% et le taux se situera à 2,8% en 2014, le bon comportement de l’agriculture contribuant à compenser une activité plus faible que prévue dans le secteur touristique. Après avoir diminué à 5% à fin mars, l’inflation globale s’inscrit en hausse et son taux a atteint 5,7% à la fin juin 2014, principalement sous l’effet du renchérissement des denrées alimentaires”.
Par ailleurs, les déséquilibres extérieurs se sont creusés, d’où des tensions sur les réserves internationales brutes et le taux de change, ce dernier s’étant déprécié, ajoute la déclaration. La mission salue, toutefois, les efforts engagés pour réduire les subventions énergétiques, “initiative nécessaire pour réduire la consommation de produits énergétiques et pour dégager une marge de manœuvre budgétaire en faveur des dépenses prioritaires de santé et d’éducation”. Elle se félicite également des mesures adoptées pour combattre la fraude fiscale, simplifier le système d’imposition forfaitaire, moderniser l’administration fiscale et renforcer le cadre de suivi et de gouvernance des entreprises publiques.
Au plan bancaire la mission engage les autorités à continuer de reconstituer les réserves internationales, y compris par davantage de flexibilité du taux de change, tout en saluant la décision de la BCT d’accroître le taux directeur au vu d’éventuelles tensions inflationnistes.
Pour réduire les facteurs de vulnérabilité de l’économie tunisienne et promouvoir une croissance plus inclusive, “il faudra aussi rapidement mettre en œuvre les réformes structurelles, et notamment offrir une égalité des chances aux investisseurs et adopter sans tarder les lois sur les entreprises en difficulté, la concurrence et les partenariats public-privé”, recommande la mission.
Elle rappelle que “la protection des couches de population les plus vulnérables contre l’impact des réformes et du rééquilibrage budgétaire reste une priorité pour les autorités tunisiennes et le FMI”.