Le logo du groupe de distribution Carrefour (Photo : Fred Tanneau) |
[17/07/2014 16:29:24] Paris (AFP) Le distributeur français Carrefour a confirmé la progression de ses ventes au deuxième trimestre, enregistrant sa “meilleure croissance organique depuis cinq ans”, grâce aux bons résultats en France et en Europe, alors que les changes pèsent toujours sur les émergents.
Entre avril et juin, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 20,51 milliards d’euros, en progression de 0,3%, une performance légèrement supérieure aux attentes du consensus médian des analystes, qui tablaient sur 20,38 milliards d’euros.
Sur le semestre, le groupe enregistre un chiffre d’affaires de 40,3 milliards d’euros, en baisse de 1,7% (+3,4% hors changes).
L’activité du trimestre a été affectée par des effets de changes négatifs (-4,9%) et une baisse des prix de l’essence (-1%). Elle a en revanche bénéficié d’un effet calendaire positif de 1,2% du fait du décalage de Pâques. Retraité de ces effets, le groupe réalise une croissance organique de 4,9%, “la meilleure depuis au moins cinq ans”, a souligné son directeur financier, Pierre-Jean Sivignon, lors d’une conférence téléphonique.
Selon lui, Carrefour a réalisé une “belle performance” et cette “forte progression est d’autant plus satisfaisante qu’elle a été réalisée dans un contexte de moindre inflation sur plusieurs marchés”. C’est le cas notamment en France où les acteurs de la grande distribution se livrent depuis près de deux ans une bataille acharnée sur les prix.
M. Sivignon estime que le groupe récolte “les fruits de ses plans d’action” notamment sur les baisses de prix, sur lesquelles il ne fera “pas de compromis” en France, et les rénovations de magasins, qui vont se poursuivre. Carrefour bénéficie également de sa “stratégie multiformat” et de son “mix produits” qui lui permet de compenser les achats réalisés à bas prix par d’autres sur des produits plus qualitatifs et donc plus chers.
Fort de ces résultats, il a une nouvelle fois jugé “raisonnable” le consensus médian des analystes sur le résultat opérationnel courant annuel du groupe, situé à 2,38 milliards d’euros.
Le titre Carrefour n’a toutefois pas profité très longtemps de ces résultats: après une hausse en première partie de journée, l’action a cloturé en baisse de -1,05% à 27,30 euros, certains analystes se montrant un peu déçus des résultats en Espagne et en Asie.
Les ventes du distributeur au deuxième trimestre, en progression notable par rapport au premier trimestre (-5,2% en publié, +3,7% en organique), ont notamment été alimentées par les bonnes performances de la France, son principal marché.
Sur la période, celles-ci atteignent 9,84 milliards d’euros, en progression de 2% (+2,4% en organique). Là encore, c’est mieux que sur les trois premiers mois de l’année (-0,9% en publié, +1,4% en organique).
– Effets de change –
euros, en progression de 0,3% (Photo : Joël Saget) |
L’activité française est notamment tirée par la “proximité et autres formats” (+6,8%). Les supermarchés voient leur ventes augmenter de 2,4% tandis que les hypers enregistrent une croissance de 0,7%, grâce à la hausse du trafic et des ventes alimentaires “pour le 7e trimestre consécutif”, alors que le secteur non alimentaire apparait “proche de l’équilibre (…) ce que nous n’avions pas vu depuis longtemps”, rappelle M. Sivignon.
Autre fait notable: les performances de Carrefour dans le reste de l’Europe, qui restaient négatives jusque là, repassent dans le vert (+1,1%). L’activité bénéficie de la progression organique de la Belgique (+3,8%), de tendances positives en Espagne (+0,1%) et, pour “la première fois depuis au moins cinq ans”, d’une Italie qui redevient positive (+2,9%).
Bien que se félicitant de ce dernier point, le directeur financier a néanmoins souligné qu’elle était en partie due à une campagne promotionnelle réalisée pendant la Coupe du Monde de football. “Ces chiffres encourageants ne permettent pas forcément d’en tirer des conclusions pour le futur”, le travail entamé par le groupe dans ce pays “à l’environnement toujours difficile” étant toujours en cours.
Les pays émergents restent toujours impactés par des effets de change négatifs. L?Amérique latine recule donc de 2,3% en publié, mais progresse de 20,7% à changes constants, tirée par la “solide performance” au Brésil (+10% en organique) et en Argentine (+44,9%).
L’Asie, en repli de 7,7% (-2% à changes constants), pâtit du recul de la consommation en Chine (-2,4% en organique) et à Taïwan (-0,7%).