C’est en somme ce que les trois «valeureux» présidents ont essayé, avec plus ou moins de réussite, de nous dire ce jeudi 17 juillet au soir de cette frappe terroriste, la plus dure pour l’armée depuis 1956, qui a sonné le pays tout entier…
Loin des sempiternelles querelles politiques et loin des habituelles mises en cause du Mouvement Ennahdha dans la propagation des idées salafistes et jihadistes dans le pays, il fallait d’abord un message clair de transparence et de responsabilisation.
Mehdi Jomâa a essayé de le faire. Il a avoué que des carences graves existent et que les responsabilités seront définies par une enquête approfondie sur les causes qui ont amené tout ces soldats à être la cible de plus de 60 terroristes sans pouvoir ni prévoir le coup, ni bien se défendre.
Depuis les coups de Bir Ali Ben Khalifa et de Rouhia aux débuts de l’année 2012, les terroristes se sont, à chaque fois, chargés d’imposer leur rythme et leur façon. Les forces de l’ordre et l’armée ont réussi plusieurs fois à leur donner des coups sévères et durs. Mais on est resté dans la «guéguerre»! Un coup par-ci, un coup par-là. Les terroristes étaient toujours en nombre réduit et leurs armes plutôt conventionnelles. Cette fois les choses changent, en plus grave. C’est le nombre qui impressionne d’abord. Entre 40 et 60 terroristes qui sont probablement des différentes nationalités et qui se seraient infiltrés à partir de l’Algérie (on ne veut pas le dire clairement).
Ensuite, il y a l’armement. On passe à la mitrailleuse lourde et au RPG. Les stocks de Kadhafi qu’on redoutait tant font leur apparition.
En dehors des aspects matériels, qui ont évidement leur importance, il y a les côtés politiques plus graves et plus chargés de sens. Immédiatement et sur Facebook, Ansar Chariaa revendique, au nom de la «Katiba Okba Ibn Nafaa», l’attentat! Ils maîtrisent leur coup sur le terrain et leur communication est prête avant même que les autorités ne sortent le premier communiqué! Ici la guerre c’est la guerre! Les pages des salafistes combattants qui distillent leur fiel à longueur des journées n’ont pas été inquiétées sérieusement jusqu’ici. Le talon d’Achille, la 5ème colonne, ça existe et ça fait partie de la guerre depuis les temps des grecs et des sumériens. D’ailleurs, des sympathisants de terroristes se sont empressés ici et là à clamer leur joie après la mort de nos soldats.
Dans certaines mosquées, de l’aveu du gouvernement, les salafistes font la loi. Il va falloir les attaquer et avec force. Là, il y a un problème. Depuis quelques semaines, les députés de l’ANC, qui n’ont plus rien à faire d’ailleurs, n’arrivent pas à finir cette fameuse loi anti-terroriste. Combien il leur faut de jeunes soldats et policiers morts pour sortir de leurs salles climatisées au Bardo et de passer une nuit dans les grottes de Chaambi, du Salloum, de Smama ou dans les étendues désertiques du sud de Tataouine?
La guerre avec le terrorisme est totale. Sécuritaire certes, mais également économique, sociale, politique et médiatique. Le pays entier doit s’y engager immédiatement et oublier momentanément ses querelles.
Il faut aussi la déclarer officiellement et solennellement par tous les tenants d’une parcelle de pouvoir. Maintenant et tout de suite!