Tunisie – Environnement : Création d’un front anti-ANGED

Par : TAP

environnement-680-rd.gifUn
front pour la protection de l’environnement regroupant des associations actives
dans les domaines de l’environnement et de la santé, des ingénieurs agronomes,
des experts et des avocats, a appelé, vendredi, le gouvernement à retirer sa
confiance de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED) qu’il considère
comme étant le premier responsable de la situation environnementale
“catastrophique” que vit le pays depuis trois ans.

Ce groupe de la société civile, dont la création a été annoncée lors d’une
conférence de presse tenue, vendredi 18 juillet au siège du Syndicat national
des journalistes tunisiens (SNJT), se veut une force de pression “sur les
pouvoirs exécutif et législatif pour qu’ils assument leur responsabilité totale
dans la déterioration de la situation de l’environnement en Tunisie et des
problèmes sociaux et sanitaires qui en découlent”.

Selon le Front, l’ANGED se trouve actuellement dans l’incapacité totale de
trouver une solution radicale au problème des décharges “contrôlées”, dont la
plupart ont été fermées en raison des protestations des citoyens.

L’agence n’a pas changé de stratégies, selon les conférenciers, et “continue
d’exécuter des politiques en matière de gestion des déchets qui ont déjà montré
leurs limites alors que les choses auraient dû changer après la révolution”.

D’après Morched Garbouj, président de l’association SOS BIAA (SOS
environnement), “l’ANGED a outrepassé sa mission initiale pour se lancer, en
l’absence de contrôle, dans la gestion des ressources et des dons accordés à la
Tunisie par des bailleurs de fonds internationaux pour le développement et la
préservation de l’environnement”.

“Ce qui a laissé la porte grande ouverte à la corruption et aux affaires de
malversations, dont nombreuses ont été dévoilées après la révolution par les
rapports de la commission nationale d’investigation sur la corruption et les
malversations et celui de la Cour des comptes pour 2012”,a-t-il souligné.

Les conférenciers représentant les associations appartenant à ce Front ont mis
en garde contre les risques de prolifération des épidémies et des maladies
cancérogènes en Tunisie ,”si les autorités n’interviennent pas et ne changent
pas de stratégies, notamment, en matière de gestion des déchets”.

Ils ont également appelé à la création d’une cellule de crise à laquelle seront
associées la société civile et les associations actives dans la protection de
l’environnement, pour identifier des solutions urgentes à la catastrophe
environnementale que vit le pays depuis la révolution et, partant, rétablir la
paix sociale dans les zones touchées par la prolifération des déchets et où des
affrontements ont eu lieu entre les citoyens et les forces de sécurité.

Les membres de ce groupe pour la protection de l’environnement sont
l’Association tunisienne pour la promotion de la santé (ATPS), l’Association
tunisienne des ingénieurs agronomes (ATIA) et l’Association environnementale SOS
BIAA.