Maghreb : L’Algérie a besoin d’investissements productifs, sinon…

Par : Tallel

Dans une tribune chez notre confrère econostrum.info et intitulée «L’économie algérienne en 2014: sur la route de la pauvreté», le consultant indépendant Guillaume Almeras* analyse sévèrement les politiques économiques menées en Algérie. .

Premier angle d’attaque, il écrit: «Dans un pays où les aides publiques sont assez généreuses pour être régulièrement soupçonnées d’acheter la paix sociale, ce titre surprendra sans doute nombre d’Algériens. Il fera doucement sourire des élites algériennes qui se sentent bien à l’abri de réserves de change couvrant trois années d’importations (194 milliards de dollars). Pourtant, soit toute la théorie économique est fausse, soit l’Algérie court un grand risque d’appauvrissement!».

Il poursuit en indiquant qu’«en matière de théorie, l’économie algérienne offre un véritable cas d’école du fait de sa simplicité: une pure économie de rente où les hydrocarbures assurent (directement) 35% du PIB, 97% des exportations et 60% des rentrées fiscales. Cela est bien connu et l’on sait également que cette situation n’a pratiquement pas changé depuis au moins 20 ans.

Or cela ne peut signifier qu’une chose: depuis 20 ans, malgré un assez fort soutien public, l’investissement productif s’est réduit à rien. L’Algérie importe plus que jamais la plupart de ses biens manufacturés (télés, voitures, médicaments …) et une bonne part de ses denrées alimentaires (céréales). Toute baisse de la demande ou du prix des hydrocarbures étant à même de rapidement dégrader l’excédent commercial, comme l’année dernière (-48,5%), les importations doivent être contenues.

La rente ne peut ainsi être largement redistribuée et toute l’économie en pâtit. Il n’y a pas là seulement une “confiscation“ de la rente au profit de quelques privilégiés, comme on le dénonce souvent mais une contrainte économique plus large»…

Enfin, le consultant conclut son article sur un ton sarcastique: «… Autant dire que le problème n’est pas économique: l’Algérie ne manque ni de ressources ni de besoins. Pour lancer l’investissement productif, une cellule psychologique serait sans doute plus utile, pour soulager de son anorexie un pays qui refuse apparemment de grossir, de grandir».

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