à Buenos Aires le 18 juin 2014 (Photo : Alejandro Pagni) |
[24/07/2014 21:14:21] Washington (AFP) Le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, a estimé jeudi que le coût d’un défaut de paiement serait “considérable” pour l’Argentine, aux prises avec les fonds “vautours”, mais aussi pour le système financier dans son ensemble.
“Si l’Argentine va jusqu’au défaut, cela pourrait avoir des coûts considérables (pour le pays, ndlr), principalement en le privant d’accès aux marchés financiers pendant un certain temps”, a déclaré M. Blanchard lors d’une conférence de presse sur les projections économiques du Fonds monétaire international.
L’Argentine a jusqu’à mercredi pour commencer à rembourser les fonds spéculatifs qui ont refusé toute renégociation de leur dette après la faillite du pays en 2001 et qui ont obtenu gain de cause devant la justice américaine.
Si une solution n’est pas trouvée à temps, le remboursement par Buenos Aires de ses autres créanciers pourrait être bloquée par la justice, conduisant mécaniquement à un défaut de paiement partiel et technique.
Mardi, le juge américain a estimé qu’un défaut serait “la pire des choses” tandis que l’avocat de l’Argentine assurait que le délai était trop court pour régler à temps une question aussi complexe.
Selon M. Blanchard, un défaut argentin aurait également un “coût” pour l’ensemble du système financier en créant une “incertitude” sur la possibilité future de restructurer la dette d’autres pays en difficultés.
Les opérations d’allégement de dette publique, comme celle ayant eu lieu en Grèce en 2012, nécessitent la coopération des créanciers qui doivent accepter d’essuyer une perte financière souvent substantielle afin de redonner un peu d’oxygène au pays.
“Nous avons besoin de mécanismes de résolution qui fonctionnent bien quand des pays sont en difficulté”, a assuré M. Blanchard, ajoutant que le cas argentin pourrait être “le déclencheur” d’une réflexion pour améliorer le système existant.
Une proposition de mécanisme international sur la faillite des Etats avait été portée en 2003 par le FMI mais avait finalement été abandonnée sous la pression des Etats-Unis et des grands pays émergents.