Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale vient d’approuver un financement de 300 millions de dollars en faveur d’un programme destiné à améliorer la performance et la gouvernance des municipalités tunisiennes.
Première étape d’une opération d’appui au processus de décentralisation en Tunisie, et considéré désormais comme une priorité nationale, ce programme vise à doter les municipalités des moyens de prendre des décisions, renforcer leur capacité à fournir des services et les rendre plus responsables vis-à-vis des sept millions de Tunisiens (70% de la population totale) qui résident en ville.
Un document de la BM précise: “le Programme de développement urbain et de gouvernance locale concerne les 264 municipalités tunisiennes et soutient le plan d’investissement municipal du gouvernement pour 2014-19. Bien qu’elles soient de tailles différentes, les municipalités tunisiennes présentent des caractéristiques similaires, à savoir: pouvoir de décision limité, manque de financements, déficit de moyens de gestion, faible participation au développement local et rapports distants avec la population”.
Ces faiblesses se traduisent, d’après l’institution financière, par “une piètre exécution des fonctions municipales et une dégradation constante de la qualité des services. Le problème se pose avec plus d’acuité dans les municipalités des régions défavorisées. Pour tous les habitants de ce pays très urbanisé, cela s’explique par le manque de responsabilité des pouvoirs publics”.
Les municipalités dotées de pouvoirs de décision…
Inger Andersen, vice-présidente de la Banque mondiale pour la région MENA, a déclaré que “la Tunisie a engagé une réforme historique qui consiste à redistribuer les fonctions de décision pour répondre aux besoins et aux priorités des citoyens”, et que “ce programme va contribuer fondamentalement à préparer les autorités municipales à assumer pleinement leur rôle de planification et de financement des investissements municipaux et à conclure un nouveau contrat social avec leurs citoyens”.
En plus des initiatives visant à renforcer les capacités administratives et financières des collectivités locales dans le but d’améliorer leurs performances, le programme va encourager la participation des populations locales, y compris les femmes et les jeunes, à la prise de décisions sur l’affectation des fonds publics.
Il va également contribuer à améliorer l’accès aux services municipaux pour près d’un demi-million d’habitants de localités défavorisées.
Récompenser les performances…
Pour Jaafar Sadok Friaa, chef d’équipe du programme pour la Banque mondiale, “en récompensant progressivement l’amélioration des performances, ce programme encourage les collectivités locales à relever leurs standards de service et associer davantage leurs citoyens à la gestion locale. Il vise également, à répondre à une demande tout aussi forte pour plus de voix et de participation, en encourageant la collaboration des citoyens à l’élaboration des plans d’investissement et la vulgarisation de l’information sur l’action municipale”.
Le Programme de développement urbain et de gouvernance locale est inclus dans une enveloppe financière de 1,2 milliard de dollars, annoncée par le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, en faveur de la Tunisie en 2014, c’est quatre fois plus que l’aide totale accordée à la Tunisie par la Banque durant la période précédant la révolution et deux fois plus que ce qu’elle a reçu depuis lors.