Connaissant parfaitement l’attachement indéfectible des Tunisiens à la cause palestinienne, au régime républicain et aux martyrs du pays qui ont consenti le sacrifice suprême pour qu’ils vivent mieux, aujourd’hui, le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, a eu une idée pernicieuse en appelant le peuple tunisien à manifester, le 25 juillet 2014, dans la rue pour protester contre les agressions israéliennes contre la bande de Gaza, et ce le jour même de la célébration du 57ème anniversaire de la République et la commémoration de l’assassinat, à la même date, il y a un an, de l’opposant Mohamed Brahmi au sacrifice duquel les Tunisiens doivent des avancées significatives sur la voie de la transition démocratique.
En fait, l’idée n’était pas la sienne. Elle lui aurait été soufflée par son marionnettiste, le gourou Rached Ghannouchi qui avait déclaré ces derniers jours qu’il prendrait une initiative en faveur des Palestiniens de Gaza et qu’il laisserait le soin à sa marionnette pour l’annoncer. Ce qui fut fait.
L’art de diviser les Tunisiens
Les Tunisiens, par l’effet de cette initiative malheureuse, se sont trouvés, malgré eux, divisés en deux clans.
D’un côté, les progressistes (les enfants illégitimes du républicain Bourguiba), centristes, libéraux et nationalistes étaient contre le timing -et non du principe- de la manifestation pro-palestinienne. Ces derniers ont refusé de manifester parce qu’ils voulaient se consacrer à la célébration du sauvetage de la République qui vient de reprendre ses couleurs (drapeaux partout dans le pays) et à la commémoration, dans la sérénité, de l’assassinat de l’opposant Mohamed Brahmi lequel, par son sacrifice suprême, tout comme celui de Chokri Belaïd, avait permis au peuple de retrouver l’initiative révolutionnaire et de mettre le hola à la dictature naissante nahdhaouie.
De l’autre, les islamistes (nahdhaouis et dérivés) et leur allié stratégique, le CPR de Marzouki, encadrés par le parti Ennahdha et des centaines d’ONG d’obédience islamiste, ont accepté de descendre dans la rue et de manifester. Ils l’ont fait séparément pour donner l’impression que les Tunisiens manifestaient, en grand nombre, dans la différence. Il faut dire que les islamistes et leurs collabos -CPR et Ettakatol- n’ont jamais cru à la République. En témoigne leur adhésion à l’interdiction de la célébration des fêtes nationales lors du mandat de la Troïka.
Le sabotage des rendez-vous nationaux, un métier pour Marzouki
Cette initiative aux tendances scissionnistes certaines n’est pas la première à l’actif de Marzouki, devenu, par un caprice de l’Histoire, durant trois longues années, président de la Grande République de Tunisie, héritière de l’ambitieuse cité de Carthage.
Ce président provisoire, en chahuteur-né, a déjà eu à saboter, il y a six mois, la commémoration de deux évènements très chers aux Tunisiens.
Le premier n’est autre que le premier anniversaire de l’assassinat du leader Chokri Belaïd (6 février) auquel l’Histoire reconnaîtra le grand mérite d’avoir uni les Tunisiens contre la violence et de les avoir mobilisés, à travers son sacrifice suprême, pour tuer dans l’œuf la pire dictature que la Tunisie aurait pu connaître.
Quant au second évènement, il porte sur la commémoration du bombardement du village frontalier Sakiet Sidi Youssef (8 février), évènement qui a uni, à jamais, Tunisiens et Algériens contre le joug colonial.
Le chahuteur du palais de Carthage n’a pas trouvé mieux à l’époque qu’organiser, à la hâte et entre ces deux dates, c’est-à-dire le 7 février, la cérémonie d’adoption de la Constitution à laquelle il a convié, en plus, des dictateurs isolés et en mal de publicité.
Bientôt la fin du calvaire
Moralité: à travers ce sabotage, l’objectif recherché du squatteur du palais de Carthage est structurel et des plus clairs. Il voulait dissuader la vindicte populaire et l’implication publique de ses employeurs, en l’occurrence Ennahdha et le satrape qatari, dans l’émergence du terrorisme en Tunisie et l’assassinat de deux grands leaders politiques: Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Heureusement, avec l’organisation des élections générales dans trois mois, le stratagème du plus mauvais président qu’ait connu la Tunisie sera fini mais pas oublié. Car, un jour ou l’autre, cette marionnette, tout comme ses marionnettistes (Ennahdha et Qatar), doit rendre compte de cette instrumentalisation ségrégationniste et criminelle de l’Institution présidentielle. La magistrature suprême n’étant pas un jeu et encore moins un honneur, mais plutôt un enjeu et un mérite.