ésident de la Bundesbank, Jens Weidmann, le 11 juillet 2014 à Francfort-sur-le-Main (Photo : Daniel Roland ) |
[30/07/2014 06:06:52] Berlin (AFP) Le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, estime que les salaires en Allemagne ont une marge de progression de 3%, mais toute hausse inconsidérée serait “un mauvais service à rendre à la zone euro”, déclare-t-il dans un entretien à paraître mercredi.
Prévoyant une inflation de 2% à moyen terme, et y ajoutant 1% de gains de productivité, le niveau idéal de progression des salaires se situe autour de 3%, a expliqué M. Weidmann au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui a diffusé à l’avance des extraits de l’entretien.
“Dans toute une série de secteurs et de régions, nous sommes quasiment en situation de plein emploi”, ce qui constitue un argument fort en faveur de revalorisations salariales, a expliqué le banquier central.
En début de semaine, l’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), Peter Praet, avait plaidé dans les colonnes de l’hebdomadaire Der Spiegel en faveur des hausses de salaires envisagées en Allemagne, dont l’économie est nettement plus robuste que beaucoup de ses partenaires.
Mais “des accords salariaux qui iraient bien au-delà d’une hausse indexée sur la productivité nuiraient à la croissance et à l’emploi en Allemagne, et seraient un mauvais service à rendre à la zone euro”, a averti M. Weidmann.
Beaucoup d’Européens, notamment en France, aimeraient voir l’Allemagne en faire plus pour soutenir la croissance, par exemple par le biais de salaires plus élevés. Les salaires ont évolué de manière contenue en Allemagne jusqu’au début de la décennie, mais depuis 2011 le coût du travail y progresse plus vite que dans le reste de l’Union européenne. Le pays va en outre se doter à compter du 1er janvier 2015 d’un salaire minimum généralisé, qui n’existe pas pour le moment.