Une cession et l’eau tirent Suez Environnement

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érence de presse à Paris le 21 juillet 2008 (Photo : Francois Guillot)

[30/07/2014 09:26:48] Paris (AFP) Le groupe français de gestion de l’eau et des déchets Suez Environnement a annoncé mercredi un bénéfice net plus que doublé au premier semestre 2014, tiré par la cession de sa participation indirecte dans CEM, alors que l’activité, en légère hausse, est portée par la division Eau en Europe.

“Nos résultats sont très satisfaisants dans l’eau Europe et à l’international mais plus difficiles dans les déchets Europe et dans Degrémont (filiale à l’international du groupe, ndlr)”, a commenté Jean-Louis Chaussade, directeur général du groupe.

Sur les six premiers mois de l’année, le groupe a ainsi enregistré un bénéfice net de 280 millions d’euros, dont 129 millions issus de la plus-value de cession de Companhia de Electricidade de Macau, l’opérateur électrique de Macao, contre 132 millions d’euros l’an dernier.

“Retraité de cette opération, le bénéfice net reste en hausse de 15,3%”, a précisé Jean-Marc Boursier, le directeur général adjoint du groupe en charge des finances.

L’activité de Suez Environnement, en ligne avec les prévisions des analystes, s’inscrit en légère hausse de 0,8% avec un chiffre d’affaires organique de 6,891 milliards d’euros.

Sur le front de la rentabilité, le résultat brut d’exploitation (Ebitda) s’élève à 1,326 milliard d’euros, en croissance de 1,6%.

Ces résultats ont été salués par le marché mercredi matin, avec un prix de l’action en hausse de 3,74% à 11H15 à 14,565 euros, dans un marché en recul de 0,13%.

Ils “sont globalement en ligne avec les attentes” avec “une forte croissance due à des rentrées de capitaux”, ont affirmé les analystes de Deutsche Bank, qui prévoient toutefois que les effets de change négatifs “entament la croissance organique en 2014”.

Selon le groupe, les effets de change ont pesé à hauteur de 168 millions d’euros sur le chiffre d’affaires et de 61 millions sur l’Ebitda.

L’activité a surtout été portée par la branche Eau Europe, en croissance de 3,6%, grâce à des évolutions tarifaires positives dans tous les pays et une hausse des volumes, avec un chiffre d’affaires de 2,207 milliards d’euros.

Suez Environnement s’est par ailleurs renforcé dans cette activité avec l’acquisition complète d’Agbar, sa filiale espagnole, via le rachat de la participation de la Caixa mi-juillet.Le groupe compte sur cette opération pour se développer en Espagne, son deuxième marché européen derrière la France, mais aussi au Chili, notamment dans l’eau industrielle pour l’activité minière.

Par ailleurs, avec cette opération, la Caixa entrera au capital de Suez Environnement à hauteur de 7% et deviendra le deuxième actionnaire du groupe, derrière GDF Suez.

L’Italie est le deuxième axe de croissance de l’activité Eau en Europe, le groupe ayant décidé de monter à hauteur de 12,5% au capital d’ACEA, gestionnaire des eaux de Rome. “Je veux que nous devenions un acteur incontournable dans ce pays où la concentration dans l’eau est inévitable”, a expliqué Jean-Louis Chaussade.

– Objectifs confirmés pour 2014 –

Dans la branche Déchets Europe, l’activité est restée stable (-0,1%) à 3,137 milliards d’euros, un peu en dessous des attentes, à cause, selon le groupe, d’un “contexte macroéconomique compliqué”. L’Ebitda s’affiche ainsi en recul de 1,1%, dû à un “effet prix négatif des matières premières secondaires, de l’électricité et d’un renforcement de la concurrence locale, notamment en Pologne et aux Pays-Bas”.

Cependant, le groupe prévoit “une montée en puissance” dans cette activité, avec la mise en service ce semestre de plusieurs unités de traitement et de valorisation au Royaume-Uni, à Clermont-Ferrand et à Anvers en Belgique.

“Il est positif de voir que les volumes augmentent dans la branche déchets, même s’il est évident que les conditions économiques restent difficiles”, ont estimé les analystes de RBC Capital Markets.

A l’international, le groupe s’affiche en recul de 1,2%, avec un chiffre d’affaires de 1,545 milliard d’euros, qui s’explique par la contraction de l’activité de la filiale Degrémont (-13,5%), pénalisée notamment par une base de comparaison défavorable par rapport à l’an dernier avec la contribution exceptionnelle liée à la renégociation du contrat de distribution d’eau potable à Sydney.

L’activité à l’international se poursuit cependant sur la zone Asie-Pacifique (+5%), l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Inde (+8,9%). L’Ebitda de cette branche affiche une variation de -0,9%.

Selon Jean-Louis Chaussade, ces résultats restent “solides” et conduisent le groupe à “réitérer l’ensemble de ses objectifs 2014”, comprenant un Ebitda en croissance supérieure ou égale à 2% et un cash-flow libre d’environ 1 milliard d’euros.