Logo de Sanofi (Photo : Eric Piermont) |
[05/08/2014 06:06:24] Paris (AFP) 2014 constitue “une année clé” pour le développement de la production biotechnologique de Sanofi en France, avec le début d’une série de démarrages d’unités de vaccins et médicaments qui vont permettre au groupe d’y stabiliser ses effectifs industriels.
L’année en cours marque “un tournant biotechnologique de Sanofi en France”, a résumé à l’AFP le directeur industriel du groupe, Philippe Luscan.
“C’est une année clé, une année cruciale”. C’est aussi “l’année de démarrage, de qualification, d’enregistrement de tous les investissements lancés dans les années passées”.
Sanofi a investi depuis cinq ans plus d’un milliard d’euros dans ses unités de biotechnologies en France, indique le directeur, en poste depuis six ans.
L’objectif ainsi d’accompagner au niveau industriel le “virage (du) pipeline” de recherche et développement vers des produits issus des biotechnologies.
Aujourd’hui, 80% des traitements et vaccins en développement dans le groupe sont des produits de biotechnologies, et les biotechnologies génèrent 45% du chiffre d’affaires du groupe.
L’utilisation de tissus vivants pour produire des médicaments prend progressivement le relais de la chimie pour les nouvelles molécules innovantes, utilisées notamment pour soigner les cancers et les maladies rares. Mais ces technologies sont souvent plus complexes à mettre en oeuvre.
Du côté industriel, un premier rendez-vous est prévu le 9 septembre avec l’ouverture d’une nouvelle unité de fabrication de vaccins contre la fièvre jaune à Val-de-Reuil (Eure) d’un coût de 30 millions d’euros.
Plusieurs autres projets suivent, et sont aujourd’hui en phase de démarrage, dont l’usine de vaccins contre la dengue de Neuville-sur-Saône, près de Lyon, dont les travaux ont débuté en 2009 (350 millions d’investissements). Le site commence à produire des lots en vue de la demande de mise sur le marché prévue au premier trimestre 2015.
Figurent également dans ce programme d’investissements biotechnologiques une unité de la filiale américaine Genzyme à Lyon (150 millions d’euros), l’usine de biotechnologie de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) (250 millions), l’usine de vaccins contre la poliomyélite de Marcy-L’Etoile près de Lyon (plus de 150 millions) et le site de production de cortisone de Saint-Aubin-les-Elbeuf (Sien-Maritime) (100 millions), a détaillé M. Luscan.
D’ici la fin 2015, tous ces sites seront en pleine activité.
– Reconversion –
Plusieurs de ces nouvelles usines sont issues de reconversion d’anciens sites chimiques du groupe, comme Vitry ou Neuville.
Plus de 700 personnes de la filière chimie ont été formées en interne aux biotechnologies, sur un effectif actuel d’environ un millier de salariés dans ce secteur.
Les sites de biotechnologies sont souvent implantés à proximité des centres de recherche, comme Marcy-L’Etoile ou Vitry, étant donné que dans les biotechnologies, “le procédé de fabrication fait partie intégrante du produit”, a expliqué M. Luscan.
Les usines qui fabriquent des médicaments issus de la chimie ont continué parallèlement à être modernisées, a assuré le dirigeant.
Quelque 600 millions d’euros y ont été consacrés en France en cinq ans, et ce rythme devrait être maintenu, a-t-il indiqué.
Sanofi emploie 12.000 personnes dans ses activités industrielles en France, un chiffre stable selon M. Luscan, la progression des effectifs dans les biotechnologies compensant la baisse dans la filière chimique.
C’est pratiquement la moitié des effectifs français du groupe qui atteignaient 27.500 personnes à la fin 2013.
Au total, sur les 4 milliards investis en 5 ans dans le périmètre industriel du groupe, 1,6 milliard a été dédié à la France, soit 40% alors que le réseau industriel français représente un quart de l’ensemble, note M. Luscan. La France compte 25 usines du groupe sur une centaine au total dans le monde.
Toutefois à la mi-juillet, les syndicats avaient confirmé l’existence d’un projet de la direction –nom de code Phoenix– envisageant la vente de 200 médicaments matures du portefeuille du groupe, ce qui pourrait affecter plusieurs sites de production français. Selon les syndicats, 1.800 emplois industriels en France seraient concernés. “Rien n’est décidé”, avait fait savoir la direction.
Par ailleurs, dans le secteur de la recherche en France, le groupe avait lancé en 2012 une importante réorganisation. Dans sa dernière version, ce programme prévoyait plus de 450 transferts et la suppression nette d’environ 180 postes sur près de 5.000 d’ici à 2015.