Départ du directeur général du groupe Altia en redressement judiciaire

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été du groupe Altia (Photo : Frédérick Florin)

[05/08/2014 08:39:04] Paris (AFP) Le directeur général d’Altia, Michel Rességuier, quitte ses fonctions au sein du groupe placé vendredi en redressement, le dossier étant désormais confié à un administrateur judiciaire.

“La situation était telle qu’il fallait aller très vite. Je ne suis pas remplacé. Tout est dans les mains de l’administrateur judiciaire, Me Bauland. Tout va être cédé en cession judiciaire”, a déclaré M. Rességuier à l’AFP mardi, confirmant des informations du Figaro.

Michel Rességuier, spécialiste des redressements, était arrivé en juin à la tête d’Altia – qui emploie environ 3.500 personnes dans le monde, dont un millier en France -, avec pour mission de rechercher de repreneurs pour les entreprises du groupe métallurgique.

En proie à d’importantes difficultés, Altia avait fait une demande de procédure collective de redressement la semaine dernière. Vendredi, 46 de ses 48 entités ont été placées en redressement ou en liquidation, la grande majorité avec une période d’observation de deux mois.

Sur ce total, les trois entreprises jugées les plus vulnérables, fabriquant des pièces pour cabines de tracteurs, ne bénéficient que d’une période d’observation d’un mois, jusqu’à fin août. Il s’agit des sites du Mans qui emploie 142 personnes, de Montreuil-Bellay (74 salariés) et de Montoire (24 salariés).

“Nous avons travaillé à rechercher des repreneurs compatibles avec le +business model+ de l’entreprise. Et nous avons eu beaucoup de marques d’intérêt”, note le dirigeant sur le départ. ” Mais il faut aller très vite. Chaque activité doit être très rapidement confiée par le système judiciaire à un repreneur, sans regarder précisément les perspectives de résultat. C’est les limites du système”, explique-t-il.

“La grande majorité des entités ne pourront pas rembourser leur dette (…) Il y aura des pertes d’emplois”, reconnaît M. Rességuier. “Pas partout, certains sites n’en auront pas, la majorité des entités vont poursuivre leur activité”, affirme-t-il néanmoins.

Altia est contrôlé à 20% par l’Etat à travers Bpifrance, la banque publique d’investissement, ainsi que le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA). Depuis juin, Bpifrance avait injecté 8 millions d’euros dans le groupe, selon M. Rességuier.