ût 2014 à Glendale, en Californie (Photo : Robyn Beck) |
[06/08/2014 05:07:52] New York (AFP) L’opérateur de téléphonie mobile américain T-Mobile US, convoité à la fois par son compatriote Sprint et par le français Iliad, pourrait finalement rester seul dans l’immédiat, selon des informations rapportées mardi soir par plusieurs médias.
Le Wall Street Journal américain et le Financial Times britannique affirment en citant des sources proches du dossier que T-Mobile US s’apprête à rejeter l’offre de rachat rendue publique la semaine dernière par Iliad, maison mère de l’opérateur français Free.
Le quotidien économique américain indique par ailleurs, toujours de sources proches du dossier, que Sprint et sa maison mère japonaise Softbank ont décidé de renoncer à racheter T-Mobile US, car il leur serait trop difficile de convaincre les régulateurs américains.
T-Mobile US, lui-même contrôlé à quelque 67% par l’allemand Deutsche Telekom, et Sprint pourraient officialiser leur position mercredi, selon les deux journaux.
Contactés par l’AFP, T-Mobile US, Iliad, Sprint et Softbank ont refusé de commenter.
Iliad avait annoncé la semaine dernière avoir soumis au conseil d’administration de T-Mobile US une offre de prise de contrôle. Le groupe français veut racheter une participation de 56,6% pour 15 milliards de dollars.
T-Mobile US lui a toutefois refusé l’accès à ses livres de comptes, estimant le prix de l’offre “bas”, écrit mardi le Wall Street Journal sur son site internet.
Il n’y a pas eu de “dialogue productif” entre les deux parties, selon le quotidien, qui ajoute toutefois qu’Iliad n’est pas prêt à jeter l’éponge et n’exclurait pas d’augmenter son offre.
Le Financial Times rapporte pour sa part que Deutsche Telekom estime que l’offre d’Iliad (33 dollars par action) est de 7 dollars par action inférieure à la proposition officieuse mise sur la table par Sprint et Softbank.
Si aucune offre ferme n’a jamais été annoncée, le groupe japonais n’a pas caché ces derniers mois son intention de fusionner Sprint et T-Mobile US, respectivement numéros trois et quatre sur le marché américain de la téléphonie mobile et nettement plus petits que les deux poids lourds AT&T et Verizon, qui s’adjugent chacun presque un tiers du marché.
Les régulateurs américains, qui avaient déjà bloqué en 2011 le rachat de T-Mobile par AT&T, restent toutefois réticents à laisser le nombre d’opérateurs principaux dans le pays passer de 4 à 3, car ils craignent des conséquences négatives pour les consommateurs.
Si l’opération franco-américaine rencontrerait moins d’embûches règlementaires qu’un mariage entre T-Mobile et US-Sprint, elle est néanmoins jugée ambitieuse par les analystes qui craignent que l’opérateur français n’ait les yeux plus gros que le ventre.
Dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street, l’action de T-Mobile US plongeait de 8,85% à 30,91 dollars et celle de Sprint de 15,11% à 6,18 dollars. A Tokyo, l’action Spoftbank perdait 3,43% à 6.976 yens peu après l’ouverture.