é Auchan dans le sud-ouest, en novembre 2013 (Photo : Remy Gabalda) |
[06/08/2014 10:11:35] Bordeaux (AFP) Un vigile d’Auchan à Châtellerault (Vienne) a été licencié pour avoir regardé, avec un collègue, pendant ses heures de travail, le match de Coupe du monde de football Allemagne-France, a-t-on appris mercredi de source syndicale et auprès du salarié qui a annoncé un recours devant les Prud’hommes.
Les faits remontent au 4 juillet, lors du quart de finale Allemagne-France (1-0): une des caméras de surveillance du rayon télévision de l’hypermarché avait été tournée en direction d’un écran retransmettant en direct la rencontre.
L’un des salariés, installé dans le local de surveillance et chargé d’avoir un oeil sur l’ensemble des écrans reliés aux caméras réparties dans les différents rayons de l’hypermarché, avait ainsi pu regarder le match sur l’un des récepteurs. Son supérieur direct, présent une partie du temps dans le local et qui avait lui aussi regardé en partie la rencontre, avait été témoin de la scène sans la rapporter à la direction. Les deux hommes ont été dénoncés le lendemain par un autre responsable.
L’agent de sécurité âgé de 46 ans, mis à pied le 8 juillet, a indiqué mercredi à l’AFP avoir reçu une lettre de licenciement pour “faute grave” fin juillet. Il a annoncé avoir engagé un recours devant le Tribunal des prud’hommes.
“La direction affirme que nous avons regardé le match en délaissant la sécurité du magasin, c’est faux. Il y avait le match sur un des écrans, mais les onze autres étaient orientés sur le reste du magasin”, s’est justifié auprès de l’AFP Daniel Moreau, un ancien gendarme qui travaillait pour Auchan depuis 2008. “Quant à la sécurité incendie, c’est différent de la vidéo. Le magasin est équipé de détecteurs et la vidéo n’a jamais non plus servi à détecter une victime de malaise”, a-t-il ajouté, précisant que l’ambiance était à la fête ce jour-là dans tout le magasin, avec “des hôtesses en tenue de l’équipe de France”, “un écran géant” diffusant le match et les “buts annoncés à l’accueil”.
Son subordonné, un élu CGT du personnel, salarié du magasin depuis douze ans, a été pour sa part convoqué le 5 août par la direction. Il sera fixé sur son sort dans un délai qui ne peut excéder un mois, ont précisé à l’AFP son collègue et une source syndicale.
“La procédure est en cours. Nous n’avons pas d’autres commentaires à faire”, s’est borné à déclarer le service de presse d’Auchan, qui n’a pas souhaité confirmer le licenciement de l’agent de sécurité et indiqué “ne pas connaître” la date à laquelle la décision serait rendue pour son collègue.