Droit à l’oubli : Wikipedia crie à la censure après la décision européenne

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sur internet et constitue une censure (Photo : Lionel Bonaventure)

[06/08/2014 19:56:35] Washington (AFP) La fondation qui gère le site d’informations Wikipedia a affirmé mercredi que la décision de la justice européenne relative au “droit à l’oubli” sur internet créait des “trous de mémoire” sur internet et constituait une censure.

La décision visée “empêche le monde d’avoir accès librement à des informations fiables à propos de certaines personnes ou événements”, a regretté Lila Tretikov, directrice exécutive de la Fondation Wikimedia dans une déclaration sur un blog officiel.

Selon elle “l’impact sur Wikipedia est direct et critique” et le site a par exemple déjà reçu une cinquantaine de notifications demandant à ce que des contenus soient effacés.

La décision mise en cause a été prise par la Cour de justice européenne de Luxembourg, qui a estimé que les particuliers avaient le droit de faire supprimer des résultats du moteur de recherche Google les liens vers des pages comportant des informations personnelles périmées ou inexactes.

La Cour de justice européenne “a abandonné sa responsabilité de protéger l’un des droits les plus importants et universels: le droit de chercher, de recevoir et de transmettre des informations”, a encore dit Mme Tretikov.

“En conséquence, des résultats de recherche valides disparaissent en Europe sans explication publique, sans réelle preuve, sans contrôle judiciaire et sans possibilité d’appel. Le résultat est un internet criblé de trous de mémoire”, a-t-elle ajouté, précisant que Wikipedia allait poster des avertissements “pour chaque contenu retiré de son site” en raison de la décision de justice.

Les médias britanniques s’étaient déjà plaints le mois dernier à propos de l’arrêt incriminé, constatant que Google avait restreint l’accès à un blog de la BBC et à plusieurs articles de journaux anglais.

Mi-juillet, Google avait indiqué avoir reçu plus de 91.000 demandes pour effacer au total 328.000 liens en raison du “droit à l’oubli” en Europe.

Le groupe informatique américain Microsoft a suivi les traces de Google en commençant mi-juillet à laisser les internautes européens demander le retrait d’informations les concernant dans les résultats de son moteur de recherche Bing.