éditeur Hachette aux Etats-Unis (Photo : Emmanuel Dunand) |
[09/08/2014 15:09:29] New York (AFP) Amazon a divulgué samedi l’adresse électronique du patron américain de l’éditeur Hachette, filiale de Lagardère, enjoignant les lecteurs à lui écrire pour faire pression dans le conflit commercial qui les oppose depuis plus de cinq mois.
“Nous n’abandonnerons pas le combat pour des prix de livres électroniques raisonnables”, plaide le distributeur dans une lettre mise en ligne sur le site www.readersunited.com.
“Nous sommes convaincus que rendre les livres accessibles est bon pour la culture. Nous avons (donc) besoin de vous. S’il vous plaît écrivez à Hachette et mettez-nous en copie”, enjoint le groupe américain, qui n’hésite pas alors à livrer l’adresse électronique de Michael Pietsch, le directeur général de Hachette Publishing Group.
Pour les lecteurs qui ne sauraient quoi mettre dans leur lettre, Amazon va jusqu’à suggérer quatre éléments de langage, dont l’un est d’accuser Hachette d'”entente illégale” pour maintenir élevés les prix des livres électroniques.
“Nous avons remarqué vote entente illégale. S’il vous plaît arrêtez de tout faire pour faire payer trop cher les livres électroniques”, suggère-t-il.
Amazon réitère ainsi des arguments répétés depuis juillet: il se pose en défenseur de prix plus bas pour les livres électroniques, qui, selon lui, “peuvent et doivent être moins chers” car ils ne présentent plus de coûts d’impression, de stockage ni de livraison.
Le distributeur dit vouloir un prix unique à 9,99 dollars pour la plupart des livres électroniques, contre 12,99 à 19,99 dollars actuellement, avance-t-il.
Pour solidifier sa défense, il en appelle même à George Orwell, qui, selon Amazon, avait lancé dans les années 30 des accusations d’entente illicite contre les éditeurs opposés à l’essor du livre de poche. Cette situation s’apparente au combat qui l’oppose actuellement contre Hachette, fait valoir Amazon.
Amazon et Hachette mènent depuis plusieurs mois aux Etats-Unis des négociations commerciales tendues. Pour faire pression sur l’éditeur, le distributeur en ligne a réduit ses stocks en provenance d’Hachette et arrêté de prendre des précommandes pour les auteurs qu’il édite.
Cette lettre intervient après que plus de 900 auteurs eurent signé une pétition demandant au distributeur en ligne de mettre fin à son bras de fer avec Hachette.
Cette lettre ouverte, signée par des auteurs à succès comme John Grisham ou Stephen King, doit faire l’objet d’une publicité en pleine page dimanche dans le New York Times.
Les auteurs assurent ne pas prendre parti dans le conflit mais se sentent pris en otage.