ésident du groupe BNP Paribas Baudoin Prot, le 5 juin 2014 à Paris (Photo : Martin Bureau) |
[10/08/2014 10:41:00] Paris (AFP) Le président de BNP Paribas, Baudouin Prot, envisage de quitter son poste dans les prochains mois, une décision liée aux ennuis judiciaires de la banque française aux Etats-Unis, affirme le JDD dimanche.
“C’est ce qui est envisagé par la banque et par lui-même mais ce n’est pas encore arrêté”, a indiqué une source proche au Journal du Dimanche.
Baudouin Prot a été directeur général du groupe de 2003 à 2011, période au cours de laquelle la banque a enfreint la loi américaine en effectuant des paiements en dollars vers des pays sous embargo.
Ces infractions ont valu à BNP Paribas de lourdes sanctions aux Etats-Unis, dont une amende record de 6,6 milliards d’euros.
Si la responsabilité de M. Prot n’a pas été engagée par les autorités américaines, “son entourage le décrit très affecté par la sanction” dont a écopé la banque, écrit le JDD, ajoutant qu’une sortie “en douceur” serait prévue vers la fin de l’année pour le ménager.
“Baudouin le vit très mal personnellement. Il prendra sa décision à la rentrée, mais la logique veut qu’il parte”, a confié un cadre de la banque à l’hebdomadaire.
Selon le JDD, Jean Lemierre, actuel conseiller de M. Prot et ancien patron du Trésor, pourrait lui succéder.
“Ancien directeur général du Trésor et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), sa stature internationale lui confère un avantage important pour briguer la présidence”, souligne le journal.
Contacté par l’AFP, BNP Paribas n’a pas souhaité faire de commentaires.
Après l’annonce des sanctions, M. Prot avait bénéficié du soutien du conseil d’administration de la banque ainsi que de celui du directeur général, Jean-Laurent Bonnafé.
“Baudouin Prot est le président de BNP Paribas. Il a vocation à le rester et il nous aide tous les jours. Même si le choc est aussi dur pour lui que pour le reste du groupe”, avait indiqué M. Bonnafé dans un entretien aux Echos début juillet.
Une dizaine de banquiers, dont cinq hauts dirigeants, liés aux opérations litigieuses ont quitté la banque ces derniers mois.