Le patron de Deutsche Bank poursuivi pour faux-témoignage dans l’affaire Kirch

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ürgen Fitschen, participe à un forum le 23 mai 2010 à Dubai (Photo : Karim Sahib)

[12/08/2014 09:08:49] Francfort (AFP) Le patron de Deutsche Bank, Jürgen Fitschen, ainsi que quatre anciens dirigeants de la première banque allemande sont poursuivis pour faux témoignage dans l’affaire Kirch, rapporte mardi le quotidien Süddeutsche Zeitung.

L’acte d’accusation, dont les 600 pages pèsent plus de trois kilos, a été transmis ces derniers jours au tribunal de grande instance de Munich (sud), écrit le journal, qui cite des sources proches du dossier.

Outre Jürgen Fitschen, copatron de Deutsche Bank depuis 2012, sont également visés ses deux anciens dirigeants Rolf Breuer, par qui l’affaire Kirch est arrivée, et Josef Ackermann, l’ancien chef du conseil de surveillance Clemens Börsig, ainsi qu’un ex-membre du directoire, Tessen von Heydebreck.

Tous sont accusés d’avoir livré de faux témoignages lors du procès civil opposant la banque à la famille Kirch, afin d’éviter que celle-ci n’obtienne réparation, ajoute le quotidien.

Contacté par l’AFP, un porte-parole du parquet a indiqué que l’enquête, en cours depuis trois ans, était terminée, mais n’a pas souhaiter en révéler les conclusions. Selon le droit allemand, le parquet doit d’abord informer les parties concernées avant toute communication publique.

Le tribunal n’a pas non plus souhaité confirmer cette information.

De son côté, Deutsche Bank a fait savoir dans un communiqué qu’elle n’avait reçu “aucun acte d’accusation écrit pour le moment” et qu’elle ne commentait pas les procédures en cours. La banque s’est par ailleurs dit “convaincue que les soupçons contre Jürgen Fitschen (allaient) se révéler sans fondement”.

Leo Kirch, mort en 2011 à 84 ans, accusait Deutsche Bank d’avoir provoqué en 2002 la chute de son empire des médias. En cause, une brève interview à la chaîne américaine Bloomberg TV à New York, dans laquelle le patron de la banque de l’époque, Rolf Breuer, avait mis en doute la solidité financière du groupe, qui s’était développé dans la télévision payante et les droits de diffusion d’événements sportifs.

Au terme d’une bataille juridique de plus de dix ans, la première banque allemande avait annoncé mi-février qu’elle allait verser près d’un milliard d’euros, intérêts compris, aux ayants-droit de Leo Kirch pour solder cette affaire.